Friday, October 01, 2010
Mr Hachemi Guerouabi
Né le 6 janvier 1938 à El Mouradia (Alger), El Hachemi Guerouabi grandit à Bélouizdad (ex-Belcourt) où deux passions occupent son temps : le football et la musique.
Bon ailier droit, il jouera sa dernière saison en 1951-52, sous les couleurs de la Redoute AC. Au début des années 50, il commença à s’intéresser à la musique et tout particulièrement à El-Anka, M’rizek, H’ssissen, Zerbout et Lachab. Au music hall El Arbi, il se distingue en obtenant deux prix. Grâce à Mahieddine Bachetarzi, il rejoint l’Opéra d’Alger, en 1953 à 1954, où il chantera Magrounet Lehwadjeb qui fut un suceès.
Engagé à l’Opéra comme chanteur, El Hachemi Guerouabi fera aussi de la comédie et jouera dans plusieurs pièces et dans de nombreux sketches dont Dahmane la chaire et Haroun Errachid. Après l’indépendance en 1962, il rencontre Mahboub Bati avec lequel il enrichit ses connaissances, se perfectionne et enregistre des chansonnettes. En 1962 et face à l’invasion des chansons occidentales et égyptiennes, il fallait trouver une place pour le chaâbi auprès des jeunes. Guerouabi introduit des changements sur le genre et, avec EI barah, il aura beaucoup d’impact. Dans ce courant rénovateur auquel s’opposeront les conservateurs, on trouvera aussi El Ankis et bien entendu le compositeur Mahboub Bati. Toutefois, el-Harraz et Youm EI Djemaâ ont la préférence de Guerouabi qui excelle d’ailleurs dans le mdih et les nabawiyates. Il effectue un pèlerinage à la Mecque en 1987. Guerouabi qui a commencé à taquiner la mandale à l’âge de neuf ans a accumulé un capital immense grâce au contact et au travail assidu auprès de nombreux maîtres du genre.
Toutefois son prestige découle du fait qu’il a su apporter sa touche personnelle et broder une variante singulière sur l’étoffe commune qu’est le chaâbi. Il a interprété pour la plus grande joie de son auditoire ses propres créations et le répertoire traditionnel du melhoun, du chant classique gharnati et populaire comme le chaâbi et le hawzi. Il n’a jamais cessé en fait, même pendant les moments difficiles de sa carrière, d’être à la hauteur de sa réputation, qui a largement dépassé les frontières nationales. A son actif, des centaines de compositions, dont des adaptations de poèmes des XVIIè et XVlllè siècles. Il encourage son fils Mustapha à le suivre sur le même chemin et chanter en duo avec lui en 1990. Héritier populaire des grands maîtres du genre et figure emblématique de toute une génération, il renoue avec les textes fiévreux et les poésies qui ont fait sa renommée, dès et début des années 50. La voix suave légèrement éraillée, le " rescapé algérois d’une musique qui s’évaporait de plus en plus dans la variété refait, au début des années 90, un retour éblouissant avec un CD sorti chez Sonodisc, en France, Le chaâbi des maîtres. Cithare, piano, tablas, violons, banjos et guitare constituent l’instrumentation d’un répertoire classique revitalisé et toujours distillé en arabe dialectal. avec une diction et une sérénité extraordinaires
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