Thursday, August 05, 2010
Le rôle de l'Union européenne, premier donateur de l'Autorité palestinienne
Le rôle de l'Union européenne, premier donateur de l'Autorité palestinienne, est aujourd'hui plus important que jamais, a déclaré le Premier ministre palestinien Salam Fayyad devant les députés de la commission des budgets, mardi. Les députés ont souligné qu'au-delà des moyens financiers, l'Europe pouvait également apporter une expérience utile.
Les députés ont rejoint M. Fayyad sur la nécessité de mettre fin au blocus de la bande de Gaza imposé par Israël, tout en demandant des informations précises sur l'avenir de la région et le rôle de l'aide de l'UE.
"L'Union européenne a fait preuve d'une grande générosité à l'égard de la Palestine, tant au niveau multilatéral – à travers l'aide de la Commission européenne – que bilatéral, au niveau des États membres", a indiqué M. Fayyad dans sa déclaration liminaire.
Le président du groupe de travail du PE sur le Proche-Orient, Hans-Gert Pöttering (PPE, DE), a réitéré l'appui du Parlement en faveur de la levée du blocus de Gaza, mais il a également soulevé certaines questions: "Lorsque les postes-frontières seront à nouveau ouverts, nous devrons faire en sorte qu'aucune arme pouvant menacer Israël ne puisse entrer. Concernant le conflit entre le Hamas et le Fatah, comment comptez-vous, Monsieur le Premier ministre, faire régner la paix entre les deux factions.
"Notre échec n'est pas dû au pluralisme politique, mais au fait que ce pluralisme n'est pas assuré de façon responsable", a répondu M. Fayyad, tout en ajoutant qu'il espérait voir une solution émerger du processus de réconciliation mené actuellement par l'Égypte.
"Comment l'UE devrait-elle traiter avec le Hamas?" a demandé Helga Trüpel (Verts/ALE, DE). "Personnellement, je pense que ce serait une erreur de refuser le dialogue avec les membres du Hamas", a répondu M. Fayyad.
L'aide et le pouvoir politique
"L'aide apportée par l'UE à l'Autorité palestinienne atteint déjà plusieurs milliards d'euros, comment se situe-t-elle par rapport à celle des Etats-Unis? Nous avons le sentiment que nous finançons les politiques des autres", a indiqué Miguel Portas (GUE/NGL, PT). "On dit souvent qu'en Palestine, l'Union européenne est un géant économique, mais qu'en revanche, elle est un nain politique. À votre avis, que pourrions-nous faire pour renforcer notre rôle politique?", a ajouté Göran Färm (S&D, SE).
"L'Union européenne est déjà un acteur à part entière", a répondu M. Fayyad, faisant observer que l'UE, dès qu'il y aura consensus, peut jouer un rôle de premier plan en influençant le Quartet pour le Proche-Orient (Nations Unies, États-Unis, Union européenne et Russie), tout en ajoutant que le Quartet avait récemment adopté une position très proche d'un avis du Conseil européen. "Je pense que l'UE est, aujourd'hui plus que jamais, en mesure de devenir un acteur important" a-t-il indiqué.
L'aide des États membres de l'Union européenne représente un tiers de l'aide financière totale accordée à l'Autorité palestinienne. Un autre tiers vient des pays arabes et le reste, des États-Unis, de la Norvège et d'autres sources. Les États-Unis sont plus gros contributeur isolé.
À la fin du mois de mai, Marielle De Sarnez (ADLE, FR), membre de la mission du PE en Israël et dans les territoires palestiniens, déclarait avoir été impressionnée par le développement de la ville de Ramallah, par rapport à quelques années auparavant. "Cette croissance est-elle le résultat de l'aide internationale ou d'autres éléments? a-t-elle demandé.
La croissance est due, en majeure partie, à l'aide financière, a répondu M. Fayyad, tout en ajoutant que son gouvernement mettait tout en œuvre pour diminuer la dépendance à l'égard de l'aide internationale. "Si l'on autorisait le passage des marchandises aux frontières, notre revenu augmenterait de 25 %, ce qui nous permettrait de réduire de 25 % notre dépendance à l'égard de l'aide financière extérieure" a-t-il précisé.
Lors des négociations sur le budget de l'UE pour 2011, les députés se sont dits "extrêmement préoccupés" par la proposition de la Commission de réduire de plus de 32 % l'aide financière à la Palestine, au processus de paix et à l'UNRWA.
Au-delà d'une aide financière
Lajos Bokros (ECR, HU) a voulu en savoir davantage sur les besoins autres que financiers de la Palestine. De quelle aide avez-vous besoin? Avez-vous besoin de notre expertise dans des domaines tels que la lutte contre la corruption? a-t-il demandé.
"Nous devons beaucoup aux institutions européennes, y compris au Parlement européen. Votre expérience est extrêmement précieuse" a répondu M. Fayyad.
"Nous pouvons vous apporter plus qu'une aide financière. Voyez chez nous. Nous faisons tous partie de pays qui, jadis, se faisaient la guerre. Aujourd'hui, nous coopérons. Ce que nous avons fait, vous pouvez le faire aussi, et nous pouvons seulement servir d'exemple. Vous devez le faire à votre manière, mais nous sommes entièrement disposés à vous aider" a indiqué le président de la commission des budgets, Alain Lamassoure (PPE, FR).
La réunion avait été organisée par la commission des budgets, toutefois des députés des commissions des affaires étrangères et du développement étaient également présents. Elle s'inscrivait dans le prolongement de la visite d'une délégation du Parlement au mois de mai dernier.
M. Fayyad s'est également entretenu avec le Gianni Pitella (S&D, IT), Vice-président du Parlement européen. Consulter le communiqué de presse (cliquer sur le lien ci-dessous)
Sous la présidence de: Alain LAMASSOURE (PPE, FR)
REF. : 20100712IPR78626
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