阿尔及利亚合作的欧洲商业中心的海军拱门

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Commission européenne: "Commission européenne"

Sunday, July 11, 2010

Mr le directeur de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy Les pays les plus pro-mondialisation sont les plus pauvres



A la veille du sommet du G20 à Toronto (Canada), le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy, évoque l'avenir de la mondialisation et de sa gouvernance, la régulation, la crise de l'euro et les autres grands sujets économiques du moment

Quelles décisions prendra le G20 ?
Le G20 ne "décide" pas. Au G20, les dirigeants auront une discussion politique sur des orientations. Ce n'est pas le gouvernement du monde, mais un élément du système actuel de gouvernance mondiale : le G20 dispose de la capacité d'impulsion ; l'ONU a la légitimité ; les organisations internationales offrent leur expertise, leur capacité d'édicter des règles et de mobiliser des ressources.
Le spectacle du G20 est d'abord destiné aux opinions publiques nationales. Il n'y a pas d'électeur international. Mais être au G20, c'est aussi partager ses problèmes, apprendre à tenir compte des conséquences internationales de ses actes. Ce qui importe, ce ne sont pas les grandes déclarations finales, mais les décisions nationales qui n'ont pas été prises car elles auraient été contraires à l'intérêt collectif.
Le G20 a plutôt été efficace depuis la réunion de Washington en novembre 2008 ?
Le premier test du G20 fut de faire face à la crise. Il a fallu mettre 1 000 milliards de dollars sur la table. Les gouvernements l'ont fait dans des conditions de coopération correcte. Le deuxième sujet, la régulation financière, est plus difficile. Rien ne sera fin prêt pour le Canada. Il faudra attendre, au mieux, la réunion de Séoul en novembre. Je ne crois guère à une taxe expiatoire sur les banques : in fine, le consommateur paiera à la place du contribuable. L'important est de bâtir un encadrement prudentiel international contraignant, sachant que la surrentabilité de l'industrie financière d'avant-crise en sera durablement diminuée.
A chaque fois, les dirigeants exhortent à clore le cycle de Doha. Le président de la République, Nicolas Sarkozy, doute de son utilité.
Les dirigeants savent que le système OMC a tenu bon. Tout le monde pensait que la violence économique et sociale du choc de la crise provoquerait un choc protectionniste. Il n'a pas eu lieu. Voilà un succès invisible du G20, surtout pour les pays en développement qui sont davantage tributaires d'un commerce international ouvert.
Le cycle de Doha n'est pas encore achevé, mais 80 % du travail est fait. Il faut le clore. Les accords bilatéraux ne sont pas une solution pour résoudre des problèmes comme les subventions agricoles, ou les barrières non tarifaires.
Ne s'est-on pas trompé en voulant déréguler l'agriculture, notamment européenne ?
La première vraie réforme de la PAC [politique agricole commune], en 1992, visait à vider les lacs de lait et les stocks de beurre et de viande européens. Le soutien par les prix garantis aux agriculteurs avait conduit à des surproductions coûteuses. On a estimé qu'il valait mieux que les agriculteurs puissent réagir davantage aux signaux du marché. Mais ne caricaturons pas les contraintes de l'OMC. Lorsque le cycle de Doha sera conclu, les Américains et les Européens pourront encore soutenir leur agriculture à hauteur de 100 milliards d'euros par an chacun. Les droits de douanes resteront trois à quatre fois supérieurs à ceux de l'industrie. La spécificité de l'activité agricole est donc, de fait, reconnue. Mais il faut que les pays moins développés puissent mieux valoriser leur potentiel agricole. Le monde en a besoin.
Justement, on a le sentiment que la mondialisation n'est plus un jeu à somme positive, que toute la rente est captée par la Chine.
Les Chinois se sont substitués aux Japonais des années 1970 dans les cauchemars occidentaux. Si un ouvrier chinois est payé dix fois moins qu'un ouvrier européen, c'est avant tout parce qu'il faut huit Chinois pour produire ce que produit l'Européen. La Chine est une vaste usine d'assemblage de produits largement fabriqués ailleurs. Prenez un iPod : il est fabriqué en Chine, mais son coût est fait de 5 % de salaires chinois, 15 % de redevances américaines et 40 % de valeur ajoutée japonaise, car c'est là qu'est produite la puce électronique de base. L'idée que les travailleurs européens ou américains sont en concurrence individuelle directe avec leurs collègues chinois ne correspond pas à la réalité. Mais la perception demeure.
Oui, mais ils vont finir par nous rattraper…
Bien sûr qu'ils vont se rapprocher progressivement des pays riches, tout le monde le souhaite. Mais la règle de base de la division internationale du travail demeure : vous gagnez en efficacité en vous spécialisant ; et il y a de la place pour tout le monde si l'on réduit la pauvreté. Cette efficacité s'appelle croissance, et donc possibilité de réduire la pauvreté.
La stratégie allemande de faire la course à la productivité n'est-elle pas destructrice ?
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Propos recueillis par Arnaud Leparmentier

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