La FEMIP mise sur les énergies renouvelables
MEDITERRANEE. A l'occasion de sa 8ème conférence organisé à Valence (Espagne), la Femip a présenté les résultats d'une étude préliminaire sur les projets du Plan solaire méditerranéen. Une puissance de 20 GW pourrait être développée sur le pourtour méditerranéen, mais peu de projets sont prêts à être mis en oeuvre.
MEDITERRANEE. Réunie à Valence en Espagne le lundi 10 mai 2010, la 8ème conférence de la Femip a présenté les premiers résultats de l’étude préliminaire effectuée sur les projets du Plan solaire méditerranéen( PSM). La Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat (FEMIP) regroupe l’ensemble des instruments mis à la disposition par la Banque européenne d’investissement (BEI) dans les pays partenaires méditerranéens. Cette étude, réalisée avec le concours des consultants de Montgomery Watson Harza (MWH) alimentera les réflexions des ministres de l’Energie des quarante-trois pays de l’Union pour la Méditerranée (UpM) qui se réuniront, toujours à Valence, le 11 mai 2010, pour parler du Plan Solaire Méditerranéen puis à Barcelone les 6 et 7 juin 2010. Développer les énergies renouvelables est une des six priorités retenues en juillet 2008 par le sommet de l’UpM qui a confié en novembre 2008 à la BEI la rédaction d’une feuille de route pour le Plan solaire méditerranéen. "Maintenant, il faut lui donner du concret "; souligne Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI, en charge de la Femip. L’institution consacre un tiers de ses prêts à ce secteur. "Nous avons investi 15 mds€ en Europe et hors de l’Europe en 2009, il faut encore aller plus loin en mobilisant les prêts mais aussi l’assistance technique. Nous ne réussirons rien si le secteur privé ne nous rejoint pas en terme technique mais aussi financier " poursuit-t-il.
La maturité des projets en question
Selon les résultats préliminaires de l’étude présentée à Valence, le bassin méditerranéen pourrait développer une puissance installée supplémentaire de 20 GW en énergies renouvelables dans la région euro-méditerranéenne d’ici à 2020. C’est en tout cas ce qui ressort des projets éoliens, solaires et hydrauliques identifiés par la BEI. Tous n’en sont pas au même niveau de maturité, loin de là.Ainsi, selon Grammatiki Tsingou,directrice générale des projets de la BEI, " les projets identifiés représentent une capacité totale de 10 GW. Seuls 2 GW correspondent à des projets avancés et seulement 0,6 GW bénéficient d’un plan de financement. "Au point que la Femip envisage deux scénarios. Un, à minima, qui ne verrait que les projets les plus avancés mis en œuvre, soit une capacité de 4,1 GW atteinte d’ici l’échéance 2020 et une autre, hypothèse haute, qui permettrait à la totalité des dossiers identifiés d’arriver à terme dans dix ans. Reste que, comme le relève l’étude, «"les deux scénarios correspondent respectivement à 19% et 53% de l’objectif du PSM pour 2020." Nous sommes donc bien loin du compte. La Femip suggère de développer les projets solaires identifiés (près de 6 GW) alors que la plupart des projets mûrs recensés concernent de l’énergie éolienne terrestre.
Transgreen va plancher sur le transport de l'électricité verte
Les principaux freins à ce développement résident d’abord dans le fait que le chiffre proposé de 20 GW relève d’un compromis au sein de l’UpM dont certains des membres sont des producteurs de pétrole et de gaz ! Ensuite, il faut considérer le coût d’amorçage de tels procédés. Selon les deux scénarios, il oscillerait entre 7 et 21 mds€. Pour Antoine-Tristan Mocilnikar, responsable Environnement et Développement durable à la Mission UpM en France, " le financement le plus aisé serait avec les trois quarts de l’énergie consommées sur place et un quart à l’extérieur. 1/5 ème de l’électricité pourrait revenir en Europe donc il s’agira d’une importation massive d’électrons verts."Enfin, produire de l’électricité verte c’est bien. Mais, encore faut-t-il pouvoir la distribuer. " Les pays partenaires méditerranéens devront renforcer leurs réseaux de transmission électrique et adapter en parallèle les normes de leur réseau afin d’augmenter au maximum la capacité d’intégration des énergies renouvelables dans leur système " recommande l’étude du PSM. Comme le précise Pedro Marin Uribe, secrétaire d’état espagnol à l'Energie, "le Maroc et l’Espagne proposent la seule connexion électrique reliant le nord et le sud de la Méditerranée." Et c’est bien là que le bat blesse comme le reconnaît Antoine-Tristan Mocilnikar : " les réseaux ce sera le plus dur» Un consortium d’industriels se forme et prendra le nom de Transgreen. Leur objectif : donner à court terme une feuille de route sur un premier maillage de réseaux de 5 000 MW." De son côté Desertec (lire : Le projet éolien et solaire Desertec accueille du renfort) s’intéresse également à la question. D’ores et déjà, l’Egypte, par la voix de Laïla Georgi Youssef, vice-présidente de l’Agence égyptienne des énergies nouvelles et renouvelables, se positionne comme " hub de l’interconnexion électrique ". Via l’Espagne et le Maroc, elle connecte le Maghreb, le Proche-orient, l’Afrique et les pays du golfe. En parallèle du PSM, plusieurs idées ont émergé de cette réunion espagnole comme la création d’un Fonds méditerranéen de l’énergie propre ou de la mise en réseau de villes durables proposées par le Maroc, mais aussi la création d’un fonds carbone méditerranéen suggéré par Antoine-Tristan Mocilnikar.
Lundi 10 Mai 2010
Frédéric Dubessy, à VALENCE (Espagne
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