Rien ne vaut le soleil et l’air marin de Skikda. Ils lui donnent un rouge unique et une saveur si sucrée. Plus haute en couleurs et en saveur que ses fades voisines de serre, la Lemberka, la fraise de Skikda, est fêtée tout ce week-end. C’est le moment d’y goûter !
1920. des colons italiens l’implantent le long des versants marins ouest de Stora, de la Grande Plage, de Aïn Zouit et de Ben Zouit. Elle s’est acclimatée au biotope et les fellahs ont fait le reste. « De père en fils, ils ont appris la cueillette et la manipulation des plants, précise Aziz Dridah, subdivisionnaire agricole de Skikda. L’hybridation de la plante s’est faite naturellement à partir des akènes (fruit sec à une seule graine), ce qui a permis aux plants de garder les mêmes caractéristiques. »
3 cmde diamètre. « La Lemberka se caractérise par sa taille de moindre envergure par rapport à d’autres variétés, par son aspect rond, son fort arôme, l’abondance de son jus et l’absence de toute acidité qu’elle neutralise par un taux de sucre très élevé. » Seul petit défaut : sa fragilité et la courte durée de sa conservation. Compte tenu de l’abondance de son jus, elle ne supporte pas le transport sur de longs trajets, ce qui la prive d’une éventuelle exportation.
120 DA le kilo. Paradoxalement, la Lemberka est plus chère à Skikda. A Constantine et à Alger, on peut la trouver à 100 DA.
2 kilos de fruits par plant. Les versants marins de Tamalous enregistrent une nette progression de la culture de la Lemberka (8 ha seulement en 2001 à plus de 100 ha aujourd’hui). « Le rendement sur ces terres est nettement plus important, car il atteint facilement plus de 200 fruits par plant, souligne Aziz Dridah. Cette réalité fait que les terres de Tamalous sont appelées à représenter le futur magasin de la fraise de Skikda. » Alors que pendant ce temps, on assiste à une régression des terres cultivées à Aïn Zouit, la grande plage et Stora, fiefs traditionnels de la Lemberka (à Aïn Zouit, elle ne représente plus que 58 ha contre 140 en 2000). « Les terres de ces régions ont fini par se saturer et le sol par s’appauvrir. Et comme les terres entourant ces parcelles appartiennent au domaine forestier, il reste difficile aux agriculteurs de trouver de nouvelles parcelles à exploiter. »
80%des 270 hectares occupés pour la culture de la fraise sont consacrés à la Lemberka. L’Institut des cultures maraîchères avait essayé, à partir de 1970, de densifier la filière en y introduisant deux nouvelles variétés –la Douglas et la Tioga– suivies en 2001 de la Selva et la Cama Rosa. Ceci a permis de multiplier les terres cultivées, passées de 225 ha en 1996 à plus de 270 ha en 2004. Mais les agriculteurs de Stora, de la Grande Plage et de Ben Zouit ont préféré continuer à s’intéresser à Lemkerkba… Elle fait vivre aujourd’hui 411 producteurs et commerçants. Cette année, la production attendue est estimée à plus de 22 000 quintaux avec des rendements pouvant atteindre les 80 q/ ha.
100% bio. Les fellahs n’utilisent ni engrais ni pesticides pour la cultiver. « La fragilité de la variété ne saurait d’ailleurs supporter de tels intrants, ajoute Aziz Dridah. Les sols sont très riches en humus (terres noires) et disposent d’un stock important d’éléments minéraux en plus de l’air marin qui donne aux plants une fraîcheur à longueur d’année d’où le rouge des fruits. Ces atouts naturels font que les cultivateurs n’utilisent ni engrais ni pesticides… »
Par K. O.
No comments:
Post a Comment