Merouane Mokdad
Renégociation de l’accord d’association avec l’Union Européenne: «La crise de la Grèce avantage l’Algérie» INTERVIEW
Renégociation de l’accord d’association avec l’Union Européenne: «La crise de la Grèce avantage l’Algérie» INTERVIEW
Brahim Gacem, est économiste et doyen de Business & Management University à Genève en Suisse. Il est président du Forum des compétences algériennes en Suisse (FCAS). Selon lui, la crise grecque avantage l'Algérie dans ses négociations avec l'Union Européenne sur l'accord d'association.L’Europe traverse actuellement une période difficile. La crise grecque a contaminé l’ensemble des économies européennes et l’euro est en baisse. Quelles peuvent être les répercussions de cette situation sur l’Algérie ? Sachez que la majorité des importations algériennes sont libellées en euro dont le cours a baissé de 20% ces six derniers mois. Cela fera que les dépenses algériennes vont baisser d’à peu près 20%. Donc en terme de commerce international, c’est une bonne nouvelle pour le pays.Le fait que l’Europe soit affaiblie par la crise peut-il être un avantage pour l’Algérie dans sa démarche de renégociation de l’accord d’association avec l’Union européenne, le réunion Conseil d’association étant prévu le 15 juin ?Bien sûr, c’est le moment propice. L’Algérie possède des réserves financières relativement importantes qui pourraient intéresser des pays qui en ont besoin en Europe. En plus, l’Algérie est un pays qui importe beaucoup de l’Europe ce qui fait d'elle un client non négligeable surtout en ces temps de crise. Au vu de la fragilité de l’économie européenne, l’Algérie a intérêt à bien négocier maintenant son accord d’association et ses relations avec l’Europe pour que les exportations algériennes puissent trouver preneur sur le vieux continent. Est-ce qu’on peut s’attendre à plus de compréhension de la part de la communauté économique européenne quant aux derniers mesures restrictives sur les importations ?Au vu de sa fragilité actuelle, l’Europe risque d’avoir l’instinct de protection et donc ne pas pouvoir reprocher à l’Algérie des comportements qu’elle se voit obligée d’entreprendre. L’Algérie a l’avantage de la proximité également et des ressources non négligeables en énergie fossile. La carte de la sécurité énergétique va incontestablement compter. L’Europe va certainement aller vers de plus en plus de protectionnisme pour ce qui est du commerce international mais en privilégiant quand même des partenaires comme l’Algérie pour sa proximité et ses ressources naturelles.
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