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Nouvelle conférence sur le climat pour définir l'après-Kyoto
Un millier de délégués représentant plus de 150 pays se réunissent à partir de ce jeudi au Ghana pour tenter d'accélérer les négociations sur un traité censé succéder au protocole de Kyoto et relancer la lutte contre le changement climatique. Un millier de délégués représentant plus de 150 pays se réunissent à partir de ce jeudi au Ghana pour tenter d'accélérer les négociations sur un traité censé succéder au protocole de Kyoto et relancer la lutte contre le changement climatique.
Il s'agit de la troisième conférence depuis que 190 pays sont convenus en décembre, à Bali, de définir d'ici la fin 2009 un traité censé prendre la relève du protocole de Kyoto, qui expire en 2012.
Ce texte, signé par tous les pays industrialisés à l'exception des Etats-Unis, prévoyait une réduction de 5% des émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport à leur niveau de 1990.
Les partisans du protocole s'étaient également entendus pour porter cet objectif entre 25% et 40% d'ici 2020, mais celui-ci n'a pas été adopté formellement.
"Bien que des progrès aient été réalisés, il ne fait aucun doute que nous devons avancer rapidement", a souligné Yvo de Boer, responsable à l'Onu de la Convention sur le changement climatique.
Pendant une semaine, les délégués réunis à Accra devront s'attacher à réduire les divergences de vues entre les pays industrialisés et les Etats en développement sur les objectifs de réduction des émissions de GES.
Ils devraient également réfléchir à de nouvelles initiatives, comme la lutte contre la déforestation. Selon des études des Nations unies, la destruction des forêts tropicales compte pour 20% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.
De nombreux pays sont encore réticents à s'engager, en raison du ralentissement économique, de l'échec des négociations à l'Organisation mondiale du commerce et des incertitudes entourant l'identité du prochain président américain, bien que les candidats démocrate Barack Obama et républicain John McCain aient annoncé leur intention de fixer des objectifs élevés.
Les dirigeants de l'Union européenne ont décidé l'année dernière de réduire leurs émissions de 20% d'ici 2020 par rapport au niveau de 1990, et de porter ce taux à 30% si d'autres Etats faisaient de même, et que le Japon a fixé un objectif de réduction de 60 à 80% d'ici 2050 par rapport à 2005.
Mais les Etats-Unis n'ont pas établi de plan, et le président George Bush a estimé que les émissions de GES connaîtront leur pic en 2025.
SYSTÈME DE CRÉDIT COMPENSATOIRE
La Chine s'est seulement engagée à réduire sa consommation d'énergie par rapport à son Produit intérieur brut, ce qui freinerait mais ne réduirait pas les émissions de GES.
L'Inde entend se consacrer à son développement économique et à la lutte contre la pauvreté, alors que le Brésil poursuit un important programme de développement des biocarburants.
"Le processus politique a souffert d'un retard important et se trouve bien éloigné de là où il devrait en être", estime l'organisation de protection de la nature WWF.
Les discussions d'Accra sont donc une première occasion d'aplanir les tensions suscitées par les déclarations du Groupe des Huit, qui s'était entendu en juillet dernier sur un objectif de réduction de 50% des GES d'ici 2050, mais avait souligné ne pas pouvoir l'atteindre seul.
Les principales puissances industrielles émergentes, dont la Chine et l'Inde, avaient refusé de s'engager sur des objectifs à l'horizon 2050, expliquant que les puissances les plus anciennes, responsables des pollutions depuis la Révolution industrielle, devaient d'abord se fixer des objectifs plus contraignants.
Ce délai d'une quarantaine d'années est également jugé trop éloigné dans le temps pour être efficace par le Norvégien Harald Dovland, qui présidera la conférence d'Accra.
"Cela ne nous donne pas une base réelle pour un accord", a-t-il expliqué. Beaucoup de parties prenantes souhaitent que les objectifs soient d'abord fixés à l'horizon 2020, plus à même d'influencer les investissements en matière énergétique.
Pour convaincre leurs partenaires de s'engager sur des objectifs contraignants, les pays industrialisés pourraient proposer un système de crédit compensatoire aux pays en développement luttant contre la déforestation.
Dans une note adressée aux négociateurs présents à Accra, la Nouvelle-Zélande estime que 10 à 40 milliards de dollars annuels seraient nécessaires pour financer ces mesures incitatives.
Certaines organisations de défense de l'environnement redoutent en outre qu'un projet de ce type ne soit détourné par les pays les plus riches, qui pourraient acheter de vastes surfaces de forêts tropicales afin de faire diminuer leurs taux global d'émissions de gaz à effet de serre.
Version française Grégory Blachier
Nouvelle conférence sur le climat pour définir l'après-Kyoto
Un millier de délégués représentant plus de 150 pays se réunissent à partir de ce jeudi au Ghana pour tenter d'accélérer les négociations sur un traité censé succéder au protocole de Kyoto et relancer la lutte contre le changement climatique. Un millier de délégués représentant plus de 150 pays se réunissent à partir de ce jeudi au Ghana pour tenter d'accélérer les négociations sur un traité censé succéder au protocole de Kyoto et relancer la lutte contre le changement climatique.
Il s'agit de la troisième conférence depuis que 190 pays sont convenus en décembre, à Bali, de définir d'ici la fin 2009 un traité censé prendre la relève du protocole de Kyoto, qui expire en 2012.
Ce texte, signé par tous les pays industrialisés à l'exception des Etats-Unis, prévoyait une réduction de 5% des émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport à leur niveau de 1990.
Les partisans du protocole s'étaient également entendus pour porter cet objectif entre 25% et 40% d'ici 2020, mais celui-ci n'a pas été adopté formellement.
"Bien que des progrès aient été réalisés, il ne fait aucun doute que nous devons avancer rapidement", a souligné Yvo de Boer, responsable à l'Onu de la Convention sur le changement climatique.
Pendant une semaine, les délégués réunis à Accra devront s'attacher à réduire les divergences de vues entre les pays industrialisés et les Etats en développement sur les objectifs de réduction des émissions de GES.
Ils devraient également réfléchir à de nouvelles initiatives, comme la lutte contre la déforestation. Selon des études des Nations unies, la destruction des forêts tropicales compte pour 20% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.
De nombreux pays sont encore réticents à s'engager, en raison du ralentissement économique, de l'échec des négociations à l'Organisation mondiale du commerce et des incertitudes entourant l'identité du prochain président américain, bien que les candidats démocrate Barack Obama et républicain John McCain aient annoncé leur intention de fixer des objectifs élevés.
Les dirigeants de l'Union européenne ont décidé l'année dernière de réduire leurs émissions de 20% d'ici 2020 par rapport au niveau de 1990, et de porter ce taux à 30% si d'autres Etats faisaient de même, et que le Japon a fixé un objectif de réduction de 60 à 80% d'ici 2050 par rapport à 2005.
Mais les Etats-Unis n'ont pas établi de plan, et le président George Bush a estimé que les émissions de GES connaîtront leur pic en 2025.
SYSTÈME DE CRÉDIT COMPENSATOIRE
La Chine s'est seulement engagée à réduire sa consommation d'énergie par rapport à son Produit intérieur brut, ce qui freinerait mais ne réduirait pas les émissions de GES.
L'Inde entend se consacrer à son développement économique et à la lutte contre la pauvreté, alors que le Brésil poursuit un important programme de développement des biocarburants.
"Le processus politique a souffert d'un retard important et se trouve bien éloigné de là où il devrait en être", estime l'organisation de protection de la nature WWF.
Les discussions d'Accra sont donc une première occasion d'aplanir les tensions suscitées par les déclarations du Groupe des Huit, qui s'était entendu en juillet dernier sur un objectif de réduction de 50% des GES d'ici 2050, mais avait souligné ne pas pouvoir l'atteindre seul.
Les principales puissances industrielles émergentes, dont la Chine et l'Inde, avaient refusé de s'engager sur des objectifs à l'horizon 2050, expliquant que les puissances les plus anciennes, responsables des pollutions depuis la Révolution industrielle, devaient d'abord se fixer des objectifs plus contraignants.
Ce délai d'une quarantaine d'années est également jugé trop éloigné dans le temps pour être efficace par le Norvégien Harald Dovland, qui présidera la conférence d'Accra.
"Cela ne nous donne pas une base réelle pour un accord", a-t-il expliqué. Beaucoup de parties prenantes souhaitent que les objectifs soient d'abord fixés à l'horizon 2020, plus à même d'influencer les investissements en matière énergétique.
Pour convaincre leurs partenaires de s'engager sur des objectifs contraignants, les pays industrialisés pourraient proposer un système de crédit compensatoire aux pays en développement luttant contre la déforestation.
Dans une note adressée aux négociateurs présents à Accra, la Nouvelle-Zélande estime que 10 à 40 milliards de dollars annuels seraient nécessaires pour financer ces mesures incitatives.
Certaines organisations de défense de l'environnement redoutent en outre qu'un projet de ce type ne soit détourné par les pays les plus riches, qui pourraient acheter de vastes surfaces de forêts tropicales afin de faire diminuer leurs taux global d'émissions de gaz à effet de serre.
Version française Grégory Blachier
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