IPEMed stratégie union pour la Méditerranée plbd

L’importance stratégique de la région méditerranéenneLe destin des pays de la rive nord et celui des pays de la rive sud de la Méditerranée sont interdépendants : soit l’Europe s’isole, décline démographiquement et devient une « grande Suisse », alors que dans le même temps, au Sud, la colère, la misère et la révolte grondent ; soit les pays des deux rives construisent un grand avenir commun. L’Europe et les pays de la rive Sud n’ont pas d’autre choix : s’associer pour former une des régions majeures du globe, ou être marginalisés. L'Europe a en effet besoin des pays de la rive sud pour se développer:
Besoin de leur dynamisme démographique : l'Europe à trente va perdre 60 millions d'habitants, passant de 494 millions en 2000 à 434 millions en 2050 ; sa population active diminuerait de 75 millions.
Besoin de relais de croissance : la « vieille Europe » risque d’être davantage peuplée de rentiers que d'entrepreneurs, entraînant une croissance faible et un chômage persistant. Or les populations de la rive sud, qui atteindront plus de 500 millions d’habitants en 2050, soit plus que l'Europe, auront des besoins énormes à satisfaire alors qu'au Nord la plupart des marchés sont déjà, en partie, saturés.
Les pays de la rive sud ont, eux aussi, besoin d’une Europe forte dans la mesure où ils vont être confrontés à des chocs d'une ampleur telle qu'ils ne pourront, seuls, y faire face :
Un choc démographique avec l'arrivée sur le marché du travail, d'ici à 2020, des classes d’âge actives les plus nombreuses de leur histoire. Selon la Banque mondiale, il faudrait que ces pays (en incluant le Moyen-Orient) créent 100 millions d'emplois en 20 ans.
Un choc économique avec la perspective, en 2010, d'une zone euro-méditerranéenne de libre-échange à laquelle s’ajoute déjà l’entrée de la Chine dans l’OMC depuis fin 2001. Ces ouvertures commerciales vont contraindre 30% à 50% des entreprises locales à une adaptation très rapide.
Un choc politique et sociétal, car les pays de la rive sud de la Méditerranée vont devoir affronter les mutations rapides que la modernité impose : le respect des personnes et des biens, la transparence des procédures et l'État de droit, l'esprit d'initiative et la liberté d'entreprendre, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption.