G8 à Hokkaido : la volonté politique doit se traduire dans les chiffres
Le 07 Juillet 2008,
A quelques semaines de la reprise des négociations internationales sur le climat qui se tiendront au Ghana, du 21 au 27 août, les pays industrialisés ont l’opportunité d’envoyer un signal fort, à l’occasion du sommet du G8 qui débute aujourd’hui au Japon.Le WWF-France demande aux pays du G8 de prendre leurs responsabilités, et de s’engager sur la voie d’objectifs chiffrés de réductions d’émissions de gaz à effet de serre.
Il n’y a pas besoin d’être un spécialiste pour s’en rendre compte : les négociations des Nations-Unies au sujet du climat patinent à cause d’un manque de volonté de certains pays riches, les Etats-Unis en tête. Afin d’obtenir un accord ambitieux en décembre 2009 à Copenhague, les pays du G8 doivent profiter de ce sommet à Hokkaido pour redresser le cap.
« C’est une question de chiffres. Comme recommandé par le GIEC, les pays riches doivent s’engager à réduire de 25 à 40 % leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020. L’Europe défend cet objectif, mais elle doit être ferme pour qu’il s’applique à tous les pays industrialisés» déclare Damien Demailly, chargé de programme Energie-Climat au WWF France.Lors du dernier sommet du G8 à Heiligendamm, en Allemagne, les pays industrialisés avaient décidé de « sérieusement considérer » un objectif de réduction d’émissions mondiales d’au moins 50% en 2050, sans préciser par rapport à quelle année. Afin de rester en deçà d’un réchauffement global de 2°C d’ici la fin du siècle, le GIEC recommande de réduire les émissions mondiales entre 50 et 85 % d’ici à 2050.Or le climat change plus vite que prévu.« Si la France et l’Europe sont sérieux lorsqu’ils déclarent vouloir éviter les pires impacts des changements climatiques, ils doivent défendre un objectif de réduction d’émissions mondiales de 85 % par rapport à 2000.Tout autre objectif serait insuffisant » poursuit Damien Demailly.La France a pris la présidence de l’Union Européenne pour six mois depuis le 1er juillet. Une attention toute particulière sera donc portée aux positions du chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy durant ce sommet du G8.Pour Serge Orru, directeur général du WWF-France, « Nicolas Sarkozy passe son premier examen international sur le climat en tant que président de l’Union européenne. Il sera évalué sur sa capacité à engager ses partenaires du G8 sur la voie des objectifs que la science recommande ».
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