Les Palestiniens commémorent le 64e anniversaire de la Nakba
ALGER - Plusieurs festivités et manifestations sont organisées mardi en Palestine pour commémorer le 64e anniversaire de la Nakba avec la ferme détermination du peuple palestinien à recouvrer tous ses droits légitimes dont un Etat indépendant et son adhésion aux Nations unies, et le retour des réfugiés sur leurs terres spoliées en 1948.
Pour commémorer ce triste évènement ayant contraint, il y a 64 ans, plus de 760.000 Palestiniens à l’exode, des rassemblements, des manifestations ainsi que des festivités culturelles, des expositions, des conférences ainsi que des ateliers du Patrimoine national palestinien sont prévus durant la journée dans les différents territoires palestiniens, selon les organisateurs.
Un grand rassemblement aura lieu à Ramallah en Cisjordanie et des manifestations doivent également se dérouler à Al-Qods occupée ainsi que dans la bande de Ghaza, sous blocus israélien depuis plus de cinq ans.
Dans une tentative de réprimer ces manifestations, comme en 2011, les autorités d’occupation ont déployé leurs forces armées autour de plusieurs localités de Cisjordanie ainsi que d’El-Qods occupée, selon les médias. Une grève générale a aussi été décrétée à l’occasion dans tous les territoires palestiniens occupés en 1948, où plusieurs établissements scolaires et commerces sont fermés depuis la matinée en signe de commémoration de la Nakba.
L’activité commerciale est presque paralysée dans les différentes villes et localités arabes à l’intérieur des terres occupées, tandis qu’au village d’Alloujoun, des tentes seront mises en place de façon symbolique pour réaffirmer l’attachement des Palestiniens au droit des réfugiés de revenir dans leurs terres spoliées, a souligné un comité du suivi en charge de l’organisation.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a tenu à réaffirmer à cette occasion "l’attachement du peuple palestinien à tous ses droits nationaux", appelant ses concitoyens à "tirer des enseignements" de la catastrophe. "64 ans après, nous tenons à envoyer au monde entier un nouveau message pour lui dire que malgré tous les crimes et violations commis par Israël, nous vivrons et resterons toujours sur nos propres terres", a affirmé M. Abbas dans une allocution à l’occasion de la commémoration de l’anniversaire de la Nakba.
"Nous devons tirer des enseignements de cette catastrophe ayant frappé notre peuple, et la première des leçons à retenir et le devoir de s’unir, de travailler sans cesse, et de défendre notre cause et nos droits", a insisté le dirigeant palestinien.
Le président palestinien a en outre souligné que la question du statut d’El Qods restera la clé de la paix, mettant en garde contre "toute manœuvre israélienne pouvant menacer la ville sainte et qui embrasera toute la région et la mettra en guerre".
"Il n’y aura jamais un accord de paix avec Israël sans l’arrêt de la colonisation notamment à El-Qods occupée", a-t-il réaffirmé. Il a ajouté que la Nakba de 1948 "n’a pas d’égale dans l’histoire moderne des peuples et des nations", dénonçant les répressions, les crimes et atrocités commis par l’occupant israélien.
"Israël a privé le peuple palestinien de sa propre terre, et il veut effacer le nom Palestinien devenu synonyme de réfugié", a-t-il encore dénoncé, condamnant par la même "le soutien aveugle et sans frontière des puissances mondiales en faveur de l’occupant sioniste".
La commémoration de la Nakba palestinienne cette année intervient au lendemain d’un accord important conclu lundi entre les représentants des milliers de prisonniers palestiniens et l’administration pénitentiaire israélienne, abolissant la détention administrative des milliers de prisonniers palestiniens qui, à leur tour, mettent fin à leur grève de la faim qu’ils ont entamée depuis des semaines dans les geôles israéliennes.
Si l’action des prisonniers palestiniens a abouti, le cas n’est pas le même pour le processus de paix, qui sombre depuis fin septembre 2010 dans une impasse difficile en raison du refus répété d’Israël de geler ses activités de colonisation illégales, qui continue de compromettre toute chance de paix dans la région.
Outre la colonisation, les forces d’occupation israéliennes ont intensifié durant toute l’année 2012 les violences contre le peuple palestinien, qui n’aspire qu’au recouvrement de ses droits légitimes et pourtant consacrés par les lois et résolutions internationales.
Ce climat défavorable pour une relance des négociations de paix israélo-palestiniennes mettrait nécessairement les dirigeants palestiniens dans l’obligation de chercher d’autres alternatives pour donner plus d’efficacité à leurs actions nobles et légitimes en vue de la création d’un Etat palestinien indépendant et son adhésion aux Nations unies, jugent les analystes.APS
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