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Commission européenne: "Commission européenne"

Monday, March 21, 2011

l'Union pour la Méditerranée est une initiative diplomatique de Mr le President Nicolas Sarkozy




L'intervention française dans le chaos libyen pour une nouvelle conjoncture au Moyen-Orient

Le président Sarkozy a reçu deux représentants du Comité national de l'opposition libyenne à Paris le 10 mars. Puis l'Elysée a annoncé que le gouvernement français reconnaissait officiellement cette organisation et qu'il décidait l'échange d'ambassadeurs. La France est donc le premier pays à avoir pris une démarche diplomatique effective au moment où la situation n'est pas encore claire en Libye.

Après cette action, Tripoli a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec la France et lancé une menace directe contre Nicolas Sarkozy, prétendant que la Libye avait financé considérablement sa campagne pour l'élection présidentielle de 2007.

L'initiative de la France n'a pas produit un effet d'exemple au sein de l'Union européenne. Le 11 mars, le sommet spécial qui s'est tenu à Bruxelles a conclu que le Comité national de l'opposition libyenne n'est que l'un des interlocuteurs légitimes, que les pays membres ne devraient pas agir précipitamment avant l'éclaircissement de la situation et que la reconnaissance diplomatique de la France est un « acte irréfléchi ».

En réalité, la « reconnaissance diplomatique » n'est que l'une des mesures adoptées par la France pour intervenir dans l'affaire libyenne. Avant l'éclatement des troubles internes en Libye, la France a collaboré avec la Grande-Bretagne, tous les deux membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, pour proposer et promouvoir l'adoption de sanctions contre Tripoli. Le Conseil de sécurité a finalement adopté une résolution à cette fin.

La France a pris l'initiative de proposer d'établir une « zone d'exclusion aérienne » en Libye, disant qu'il faut empêcher l'armée de l'air libyenne de bombarder l'opposition et de porter ainsi atteinte à la population civile. Elle en a présenté trois conditions préalables : la nécessité d'obtenir l'autorisation des Nations unies ; la participation (même symbolique) de pays arabes à l'action ; et l'absence de l'OTAN dans cette action. De toute évidence, la France a posé ces conditions dans le but d'éviter l'apparition de conflits entre l'Europe et les pays arabes d'Afrique du Nord, et de limiter le champ d'action de Washington.

Le 11 mars, le président Sarkozy et le premier ministre britannique David Cameron ont publié conjointement une lettre proposant de lancer des « attaques ciblées » contre la Libye, afin d'empêcher le régime de Kadhafi d'user d'armes chimiques contre l'opposition. Le 14 mars, la France qui assume à son tour la présidence du G8 a convoqué une réunion des ministres des Affaires étrangères pour coordonner leurs positions sur le problème de l'établissement de la « zone d'exclusion aérienne ». Le même jour, la France, la Grande-Bretagne et le Liban ont soumis à ce sujet un projet de résolution au Conseil de sécurité. La situation change rapidement en Libye : les troupes gouvernementales ont repris successivement des villes sous le contrôle de l'opposition et sont prêtes à prendre Benghazi d'assaut. Devant cette situation, le ministre français des Affaires étrangères Juppé s'envole le 17 mars à New-York pour déployer le dernier effort visant à pousser le Conseil de sécurité à adopter le projet de résolution. Selon Paris, une fois Benghazi repris par les forces gouvernementales, les habitants pourraient être massacrés. Par conséquent, le Conseil de sécurité doit autoriser le recours aux armes pour protéger la population libyenne.

De ce qui précède, nous pouvons déduire que parmi les pays occidentaux, la France s'intéresse tout particulièrement au problème libyen, même plus que les Etats-Unis. Pourquoi Paris est-il si pressé d'intervenir dans la situation trouble de la Libye ? Les raisons en sont les suivantes :

Premièrement, contraindre Kadhafi à quitter le pouvoir. Aux yeux des Français, Kadhafi est un « marginal » du monde arabe, affublé du statut de « dictateur militaire». Il est d'autant plus maudit qu'un crash d'avion s'est produit en décembre 1988 au-dessus du village de Lockerbie, en Ecosse. Après enquête, il est apparu que l'explosion qui a coûté la vie à 270 passagers a été provoquée par les Libyens. Bien que le gouvernement libyen ait versé une grosse indemnité, les pays européens considèrent toujours Kadhafi comme un diable qu'il faut éliminer. Maintenant que les troubles survenus dans ce pays fournissent l'occasion de le renverser, la France a pris l'initiative de reconnaître officiellement l'opposition libyenne. Bien que cette action paraisse trop précipitée et irréfléchie, elle répond aux aspirations des hommes politiques et de l'opinion publique de la France. Sarkozy marque sûrement des points sur le plan politique, en vue de l'élection présidentielle de l'année prochaine.

Deuxièmement, donner un nouveau souffle à l'Union pour la Méditerranée. La création de l'Union pour la Méditerranée est une initiative diplomatique de Nicolas Sarkozy après son entrée à l'Elysée en 2007, un projet dont il est fier. Le 13 juillet 2008, les 27 membres de l'UE et 13 pays riverains de la Méditerranée qui ne sont pas membres de l'UE ont proclamé à Paris la création de l'Union pour la Méditerranée. Mais la Libye, pays de poids sur la rive sud de la Méditerranée, a refusé de s'y joindre. Cette brèche est à l'origine de la mésentente entre Sarkozy et Kadhafi. Maintenant, le pouvoir a changé de main en Egypte et en Tunisie, et la situation est agitée en Libye et dans d'autres pays. La France veut en profiter pour ouvrir une nouvelle perspective de développement de l'Union pour la Méditerranée. L'Elysée a clairement dit que la relance de l'Union pour la Méditerranée est un objectif poursuivi par la France devant les changements qui se sont produits en Afrique du Nord.

Troisièmement, protéger l'artère économique que sont l'Asie occidentale et l'Afrique du Nord La France considère toujours l'Asie de l'Ouest et l'Afrique du Nord comme son artère économique. Pour elle, la Libye représente un immense marché et un fournisseur de ressources, vu l'étendue de son territoire, l'abondance de ses ressources et sa position géographique. Les troubles survenus en Libye ont causé la suspension de ses exportations pétrolières et, dans une certaine mesure, la flambée du prix de l'or noir. Cela peut entraîner des conséquences d'autant plus graves que la France est sérieusement frappée par la crise financière internationale et qu'elle dépendante des importations pour son énergie. Dans cette situation, elle s'empresse d'agir et de prendre l'initiative pour essayer d'avoir un plus grand droit à la parole dans la situation politique libyenne d'après Kadhafi.

Quatrièmement, faire face à la nouvelle conjoncture politique au Moyen-Orient. En tenant compte de ses intérêts stratégiques au Moyen-Orient et de ses liens traditionnels avec les pays de cette région, la France s'efforce d'y maintenir son influence et sa voix au chapitre. En outre, c'est aussi là que la France et les Etats-Unis mesurent leurs forces de manière ouverte ou dissimulée. Les agitations frappant certains pays de l'Asie occidentale et de l'Afrique du Nord et les conflits armés en Libye apportent beaucoup de facteurs incertains à la situation ultérieure au Moyen-Orient et agissent directement sur sa future conjoncture politique. Les initiatives de la France et son intervention dans l'évolution de la situation politique de ces pays constituent la meilleure option de Paris et répondent aux intérêts de la France.

Traduction d'un article en chinois rédigé par Shen Xiaoquan, maître de recherches au Centre d'étude des problèmes mondiaux de l'agence Xinhua.

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