France Palestine rencontre 2011

Source AFP
Paris accueille le Premier ministre palestinien
Salam Fayyad doit discuter d'une deuxième conférence sur l'aide accordée à la Palestine.
La France a déroulé jeudi le tapis rouge au Premier ministre palestinien Salam Fayyad et a appelé à une relance du processus de paix, dans l'impasse depuis l'automne, qu'elle s'est dite prête à accompagner par l'organisation d'une nouvelle conférence des donateurs. La France est prête à "organiser une deuxième conférence des donateurs, à une condition, et elle est pour nous très importante, c'est qu'elle ait une véritable dimension politique et qu'elle s'inscrive bien dans une dynamique conduisant à la création du futur État palestinien", a déclaré le Premier ministre François Fillon lors d'une conférence de presse avec Salam Fayyad.

Salam Fayyad, reçu pour la première fois en visite officielle en France et qui devait rencontrer aussi Nicolas Sarkozy, a renchéri en soulignant que cette conférence sur l'aide aux Palestiniens, qui "pourrait avoir lieu en juin", devrait "avoir une dimension politique claire". Cette aide devait aussi être au centre d'un dîner organisé dans la soirée par la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie en présence de la chef de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton, du ministre norvégien des Affaires étrangères Jonas Gahr Stoere, et de Gary Grappo, adjoint du représentant spécial du Quartette, Tony Blair.


"Travail remarquable"


La première conférence des donateurs, en décembre 2007 à Paris, s'est concrétisée par le versement sur 3 ans de l'intégralité des 7,7 milliards de dollars promis alors, dont 4,3 milliards d'aide budgétaire. François Fillon a rendu hommage au "travail remarquable" de son homologue palestinien depuis cette conférence, évoquant la croissance économique en Cisjordanie (9 % en 2010 après 8 % en 2009) et la sécurité restaurée. Selon un diplomate français, "la réussite de la première conférence des donateurs a permis de démontrer que les Palestiniens n'étaient pas corrompus, laxistes et incompétents. Ce qui nous permet de dire aujourd'hui sans être ridicules que l'État palestinien peut être proclamé à tout moment". "Ce qui a été promis a été fait. La question est : qu'est-ce qu'on en tire comme conclusions politiques ?" souligne-t-il.

Réaffirmant l'objectif de la création d'un État palestinien d'ici fin 2011, Fraçois Fillon a souhaité "la relance immédiate du processus de paix", dans l'impasse depuis l'expiration, fin septembre, d'un moratoire sur la colonisation juive en Cisjordanie et alors que les Américains sont flous sur leurs intentions pour sortir du blocage. "Nous disons clairement que l'Europe ne peut plus continuer à payer et être tenue à l'écart des décisions politiques. Nous pensons qu'une nouvelle approche s'impose, une méthode "plus collective", "plus volontariste", "qui associe davantage le Quartette" (USA, ONU, Russie, UE), a répété François Fillon alors qu'une réunion ministérielle du Quartette est prévue samedi à Munich.

"L'imminence de la création d'un État palestinien exige la mobilisation totale du Quartette avec un rôle actif, efficace de l'Union européenne", a abondé Salam Fayyad. Le Premier ministre palestinien est resté discret devant les journalistes sur la situation d'Hosni Moubarak, soutien important de l'Autorité palestinienne et acteur-clé du processus de paix. "J'ai entendu beaucoup de monde donner des conseils. Je ne souhaite pas abonder dans ce sens", a expliqué Salam Fayyad en se disant "convaincu" que l'Égypte allait "dépasser ces événements difficiles". François Fillon a indiqué par ailleurs avoir accepté l'invitation de Salam Fayyad à un "premier séminaire gouvernemental franco-palestinien", dont la date n'a pas été précisée.