Saturday, January 01, 2011
Nouvelles lignes ont été ouvertes entre Alger et les grandes villes du pays.
Après des années d’absence, le train entre à nouveau en gare
Abandonné dans les années 90, le réseau ferroviaire algérien a été modernisé. Et de nouvelles lignes ont été ouvertes entre Alger et les grandes villes du pays.
C’est une habitude que les Algériens avaient perdue depuis longtemps. Ce matin de semaine, sur les quais de la gare de Blida, ils sont nombreux à attendre devant les guichets afin d’acheter leur billet de train pour Alger, la capitale, distante de 70 kilomètres. Beaucoup font l’aller-retour tous les jours et, jusqu’à il y a peu, empruntaient les bus ou les taxis collectifs. En effet, pour des raisons de sécurité, le chemin de fer avait été complètement abandonné dans les années 90, la décennie noire du terrorisme. Mais aujourd’hui c’est un train électrique flambant neuf qui file sur les rails. Mises en service voilà un an et demi, les nouvelles rames tout confort, fabriquées par l’entreprise suisse Stadler, attirent toujours plus de passagers. Lydia, une jeune femme de 29 ans, travaille dans la fonction publique à Alger. Cela fait un an qu’elle prend ce train matin et soir. « Il y a un train toutes les trente minutes, et le trajet dure environ soixante minutes, contre une heure et demie avant, et cela pour moins de 100 dinars (1 euro) », explique-t-elle.
Eviter les embouteillages qui paralysent AlgerDepuis 2005, l’Algérie a lancé un vaste programme de modernisation de son réseau de transport ferroviaire. Le pays a débloqué plus de 13 milliards d’euros sur cinq ans pour électrifier les lignes qui relient Alger aux principales villes du pays. Régulièrement, de nouvelles lignes sont inaugurées. C’est une petite révolution pour les habitants des régions isolées. Et ces investissements commencent à porter leurs fruits. L’an dernier, la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF) a transporté près de 25 millions de voyageurs. « Nous avons un plan d’investissement de 1,2 milliard d’euros pour acquérir de nouveaux trains et rénover près de 250 locomotives », indique son PDG, Mourad Benameur.
Dans le nord du pays, le train est devenu pour beaucoup un substitut à la voiture. Il permet d’éviter les immenses embouteillages qui encombrent toute la région d’Alger, dus à la croissance exponentielle du nombre d’automobiles en circulation ces dernières années. Par la route, il faut ainsi plus de deux heures pour relier Blida à Alger aux heures de pointe. Sans compter les accidents, véritable fléau en Algérie, qui tuent plus de 4 000 personnes chaque année. Et puis surtout les nouveaux trains, comparés aux anciennes rames, se sont considérablement améliorés. « C’est confortable et climatisé, alors qu’avant, dès le printemps, il faisait vraiment très chaud. Et c’est sécurisé. Il y a des caméras de surveillance, je peux lire mon roman sans que personne ne me dérange », raconte Lydia. Des patrouilles de policiers circulent également systématiquement dans les rames et sur les quais. Grâce à ces améliorations, la SNTF ambitionne de transporter 84 millions de voyageurs par an d’ici quatre ans.
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