Wednesday, September 29, 2010
Agriculture, Benaïssa : “Tous les instruments nécessaires à la modernisation du secteur réunis”
Tous les instruments nécessaires à la modernisation de l'agriculture algérienne sont réunis pour faciliter le travail aux agriculteurs et aux opérateurs économiques
Tous les instruments nécessaires à la modernisation de l'agriculture algérienne sont réunis pour faciliter le travail aux agriculteurs et aux opérateurs économiques, a souligné à l'APS le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa, à la veille du lancement de la campagne labours semailles 2010/11.
La saison labours-semailles 2010/11 sera lancée officiellement jeudi à Sétif. Pouvez-vous nous situez le contexte et les objectifs de cette campagne ?
L'année agricole 2010/11 se lance dans un contexte assez particulier, puisqu'elle s'inscrit dans la dynamique engagée durant les deux dernières années, pendant lesquelles a été confirmée la politique du Renouveau agricole et rural. Plusieurs mesures ont été prises durant les compagnes 2008/09 et 2009/10 pour centrer le secteur autour de l'objectif de la sécurité alimentaire. Pour la production agricole, le secteur a choisi l'approche filière, synonyme de mise en synergie de l'ensemble des acteurs intervenant dans une filière de l'amont à aval. Cela s'exprime dans les conseils interprofessionnels qui sont en cours de mise en place étape par étape et filière par filière et l'année en cours devra renforcer cette dynamique. Durant cette année, seront opérationnelles les unités créées dans le cadre de la restructuration des entreprises publiques pour les insérer dans la dynamique de régulation et de production des produits stratégiques. Ces établissements vont compléter l'action des opérateurs privés. Il s'agit d'entreprises de génie rural, de valorisation des produits du terroir, de production des plants et semences, de valorisation des fermes et des périmètres mis en valeur ainsi qu'une entreprise de froid, et une autre pour gérer les complexes d'abattage. Ces unités sont les instruments devant contribuer à la modernisation du secteur. Nous avons également une action de fond à mener durant cette année. Il s'agit de soutenir l'investissement dans les serres multi-chapelles par la prise en charge les intérêts des crédits, qui seront contractés par les opérateurs pour réaliser leurs serres avant le 31 décembre 2011. Nous souhaitons que cette dynamique s'installe le plus rapidement possible pour améliorer la production et la productivité notamment autour des grandes villes et participer à la régulation des marchés des produits maraîchers. Outre une série de mesures destinées à l'augmentation de la surface agricole utile, cette année verra également l'application des programmes du Renouveau rural à travers les Projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI). Elle devra être la première année où ces programmes seront mis en oeuvre en matière de lutte contre la désertification, de protection du patrimoine forestier, steppique et des écosystèmes et de création de nouveaux périmètres agricoles. C'est aussi un grand appel à l'introduction de la technologie et des investissements. Le dernier grand programme lié à cette dynamique est celui du renforcement des capacités humaines et d'assistance technique, pour lequel seront mobilisés tous nos outils et forces pour accompagner ces changements que connaît le secteur. La Chambre de d'agriculture sera dynamisée pour qu'elle soit un lieu de réceptacle et de formation. Même chose pour la mutualité agricole, qui doit aussi participer de manière structurelle à la modernisation de l'agriculture.
Autre évènement important qui symbolise la saison, c'est la loi sur le foncier agricole, qui vient sécuriser les acteurs et donner de la visibilité aux investisseurs.
Comment évaluez vous la campagne céréalière 2009-2010 et quelles sont les perspectives de la filière pour la saison 2010/2011?
La filière céréales a bénéficié durant la saison 2009/2010 d'importantes mesures telles que la mise en place d'une filiale semences, des unités de motoculture et de cellules d'animation et d'accompagnement des céréaliculteurs pour améliorer la production. Ceci en plus des prix incitatifs, qui ont été reconduits pour les cinq prochaines années.
En ce qui concerne la production céréalière, elle se situe au tour de 4,5 millions de tonnes. De bons résultats ont été enregistrés pour l'orge et pour le blé dur. Ce n'est pas le cas pour le blé tendre, pour lequel la dynamique engagée devrait améliorer progressivement nos productions. Par ailleurs, nous faisons appel à tous les minotiers et semouliers pour qu'ils s'intéressent à la production nationale et qu'ils programment leurs actions en renforcement de la production nationale, l'importation devenant un appoint. Cette dynamique se poursuivra durant l'année en cours, pendant laquelle une attention particulière sera accordée pour l'introduction de la culture du maïs, en vue d'intégrer davantage de produits locaux dans l'alimentation des animaux. En outre, nous avons fait appel à l'élargissement de l'irrigation d'appoint pour atténuer les effets néfastes du manque de pluies. Cette technique a été utilisée l'année dernière par certains acteurs qui ont eu des résultats intéressants. Outre le soutien accordé à l'installation des systèmes d'irrigation d'appoint, nous sommes en train d'informer les agriculteurs sur l'intérêt qu'ils ont à installer cette technique. Nous avons au moins un million d'hectares à équiper en irrigation d'appoint et il faudrait qu'on y arrive et que les acteurs de base comprennent leur intérêt.
Qu'est-ce qu'a apporté la nouvelle loi sur le foncier agricole pour l'agriculture en Algérie ?
La loi sur le foncier agricole, qui vient après la loi d'orientation agricole adoptée en août 2009, est un évènement très important pour notre agriculture. Elle vient clarifier encore les conditions d'utilisation des terres et mettre fin à une grande période de tâtonnement et de doute. Ce texte qui constitue un appel à l'investissement et à l'introduction de la technologie, assoit la vision de l'Algérie en matière d'utilisation rationnelle des terres agricoles du domaine privé de l'Etat.
Cette loi sécurise les acteurs et crée les conditions sereines et favorables qui permettent aux uns et aux autres de participer à relever le défi de la sécurité alimentaire.
Pour accompagner les agriculteurs intéressés par la transformation du statut de leurs exploitions agricoles qui passent du droit de jouissance au droit de concession, un Office national des terres agricoles (ONTA) a été mis en place. Il faut savoir que plus de 200 personnes ont été formées depuis le mois de janvier pour la mise en œuvre de cette loi.
La mission de l'ONTA est d'accompagner les agriculteurs pour qu'ils travaillent dans la sérénité absolue. Les échos qu'on a sur le terrain c'est que les agriculteurs veulent rapidement régler leurs dossier. C'est un bon signe.
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Application des réformes du secteur agricole : Les premiers semis
La campagne agricole 2010/11, qui sera lancée officiellement jeudi à Sétif, marque le début du programme quinquennal 2010-2014 pour le secteur de l'agriculture et du développement rural et la première année où devraient s'exprimer, sur le terrain, toutes les réformes introduites par le secteur ces dernières années. Après deux saisons consécutives (2008/2009 et 2009/2008) consacrées à l'organisation des filières et au recentrage des outils de travail, la saison agricole 2010/11 vient pour mettre en œuvre toute cette batterie de mesures incitatives au service du développement durable, indique-t-on auprès du ministère de l'Agriculture. L'agriculture va entrer dès cette année dans le processus de la modernisation, puisque le secteur va faire appel à la connaissance et au savoir faire, qui sera apporté par le Programme de renforcement des capacités humaines et d'assistance technique (PRCHAT), pour lequel l'Etat va consacrer une enveloppe de 24 milliards de Dinars par an et mobiliser toutes les compétences et infrastructures scientifiques et techniques dont dispose le pays. Ce programme, qui sera lancé officiellement le 1er octobre, à l'occasion de la journée nationale de la vulgarisation, l'une des actions du PRACHAT au côté de la formation et la recherche, va concerner tous les acteurs gravitant autour du secteur et qui contribuent de près ou de loin à la modernisation et à l'amélioration de la productivité. Le secteur est doté à présent d'instruments devant faciliter le travail aux agriculteurs pour qu'ils puissent relever le défi de la sécurité alimentaire. Outre l'approche filière adoptée par la politique du renouveau agricole et rural, les acteurs vont s'interconnecter dans les espaces de concertation et de dialogue que consacrent les conseils interprofessionnels créés à cet effet dans chaque filière. "L'approche filière constitue un axe important de la nouvelle politique agricole parce qu'elle met en place les conditions d'une responsabilisation partagée", estime le ministre de l'Agriculture et du Développement rural dans une déclaration à l'APS. En même temps, le gouvernement avait pris une série de mesures pour restructurer les entreprises publiques et les intégrer dans le processus de régulation et de production de produits stratégiques. Ces établissements publics viennent ainsi pour renforcer et compléter l'action des opérateurs privés. La restructuration des deux SGP relevant du secteur (SGP-Proda et la SGDA) a donné naissance à plusieurs entreprises, spécialisées en génie rural, valorisation des produits du terroir, production des semences et plants, froid, et gestion des complexes d'abattage. Ces unités commenceront à être opérationnelles dès cette année et devraient apporter leur plus value dans le développement de la production et la productivité, souligne-t-on au ministère. Les pouvoirs publics lancent, dans ce contexte, un appel aux investisseurs désirant investir dans la production sous serres en proposant de prendre en charge les intérêts des crédits destinés à la réalisation des serres multi-chapelles autour des grandes villes. Cette action devrait contribuer à l'augmentation des rendements et à la régulation du marché des produits maraîchers. Le lancement de l'année agricole 2010/2011 coïncide également avec le lancement de la campagne labours-semailles. Après deux années d'organisation, les céréaliculteurs s'approvisionnent à présent en intrants dès la fin de la campagne moisson-battage pour pouvoir semer leurs grains à temps, véritable casse tête des agriculteurs auparavant. Cependant, le défi de l'amélioration des rendements interpelle la filière, qui demeure largement dépendante de la pluviométrie. Les professionnels devraient s'intéresser à l'introduction de l'irrigation d'appoint, une technique incontournable pour palier aux effets néfastes de la sécheresse. L'Etat accorde un soutien de 50% à tout céréaliculteur qui adhère au dispositif d'irrigation d'appoint grâce auquel il est possible d'obtenir des rendements de 75 qx/ha contre une capacité actuelle de 12 à 15 qx/ha en raison de la dépendance de la céréaliculture de la seule irrigation pluviale, au demeurant aléatoire. "Nous avons au moins un million d'hectares à équiper en irrigation d'appoint et il faudrait qu'on y arrive", relève M. Benaïssa. "Il faudrait que les acteurs de base comprennent leur intérêt. Les prix incitatifs sont faits pour qu'on puisse avoir un niveau de production minimale. Les crises mondiales nous le rappellent tous les jours", a-t-il ajouté. Pour la mobilisation de l'eau, le ministère de l'Agriculture et celui des Ressources en eau ont convenu de mettre à la disposition des agriculteurs toutes les ressources disponibles au niveau de toutes les zones de production.
Cette filière stratégique va introduire dès cette année la production du maïs pour participer à l'alimentation de bétail avec des produits locaux, à l'instar de la luzerne et de l'orge.
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