NICE (AP) — Le président Nicolas Sarkozy a conclu mardi le XXVe sommet Afrique-France, qui a réuni 38 chefs d'Etat et de gouvernement à Nice, par un discours tourné vers l'avenir, plaidant à nouveau pour une meilleure représentation de l'Afrique au sein des instances internationales.
"Sur l'échec de l'Afrique se construira le désastre de l'Europe, et sur le succès de l'Afrique se construira la croissance, la paix et la stabilité de l'Europe, et pas simplement sur la question de l'immigration, sur toutes les autres questions", a-t-il déclaré.
Le chef de l'Etat a une nouvelle fois plaidé pour l'entrée de l'Afrique parmi les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (qui réunit actuellement la France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Chine et la Russie).
"C'est une anomalie, c'est une injustice, c'est une source de déséquilibre", a-t-il martelé. "Ensemble, la France, l'Afrique et l'Europe, nous allons remédier à cet état de faits", a-t-il déclaré, applaudi par les chefs d'Etat et de gouvernement africains.
Par ailleurs, à Nice, "nous avons parlé de toutes les questions difficiles de la sécurité", s'est félicité Nicolas Sarkozy. "Nous avons décidé (...) que sur 2010-2012, nous allons consacrer 300 millions d'euros à former 12.000 soldats africains pour les forces de maintien de la paix et de la sécurité en Afrique".
"La quasi-totalité des crises régionales ou sous-régionales seront mieux résolues si les Africains prennent en charge ces questions", a-t-il expliqué. "Sur des crises qui sont du niveau du continent (...) la France peut être leader (...) pour aider l'Afrique", a-t-il poursuivi, citant la lutte contre la piraterie ou le terrorisme.
Evoquant ensuite la conférence sur le climat de Copenhague, il a regretté que "sur 53 pays africains, il n'y en ait que 29 qui aient ratifié" cet accord. Soulignant la "question centrale" des "financements innovants", M. Sarkozy a préconisé un système de "taxation des mouvements financiers".
Enfin, le président français a mis l'accent sur le "partage de la technologie, notamment sur la question essentielle des énergies renouvelables et du solaire". "Il me semble que c'est bien plus intéressant de partager la technologie (...) d'installer une véritable politique énergétique au service plutôt que des budgets d'aide au développement qui n'ont pas toujours tenu leurs promesses, ni en quantité, ni en efficacité", a-t-il estimé.
"La France croit à l'avenir de l'Afrique", a répété le chef de l'Etat en conclusion.
Lors de la conférence de presse qui a suivi le sommet, le président du Malawi Bingu wa Mutharika, également président de l'Union africaine, a souligné "la nécessité de créer un véritable partenariat entre la France et l'Afrique pour garantir la paix et la sécurité" sur le continent.
En prévision de la prochaine conférence sur le changement climatique, prévue à Cancun, au Mexique, à la fin de l'année, "nous voudrions être sûrs que la question du changement climatique ne va pas entraver le développement de l'Afrique", a-t-il prévenu.
Paul Biya, président du Cameroun, s'est félicité du "succès" du sommet, appelant l'Afrique à "utiliser le langage de la maturité". Le continent "ne doit pas seulement chercher à obtenir de l'aide, une tutelle. Il faut que l'Afrique apporte sa contribution à la solution des problèmes du monde", a-t-il affirmé.
Alors que 200 chefs d'entreprises étaient invités au sommet, axé sur les relations commerciales, le Medef estime dans un communiqué que "les entreprises africaines et françaises s'inscrivent aujourd'hui au coeur d'une nouvelle relation". La présidente de l'organisation patronale française, Laurence Parisot, a notamment annoncé la création d'une association des patronats d'Afrique et de France. AP
sc/st
No comments:
Post a Comment