La coopération internationale
Introduction
La notion de coopération internationale décrit les opérations de transfert avec l'étranger (en espèces ou en nature), qu’elles soient d’origine non-gouvernementale (ONG, ASI), bilatérale (d’un pays à un autre), multilatérale (plusieurs Etats organisés vers un pays) ou, depuis 1992 en France : décentralisée (de collectivité territoriale à collectivité territoriale). Sous cette définition, en apparence purement fonctionnelle, se rattachent également des valeurs, même si leur réalisation peut être dans les faits critiquable : la réciprocité, l’entraide, l’enrichissement mutuel, la confiance… « Quand nous parlons de coopération internationale, ce n’est pas que de l’argent qui défile d’un continent à l’autre, c’est aussi des personnes qui se rencontrent », résume ainsi un coopérant au Mali. C'est dans le sens de coopération inter-Etats que le terme est le plus utilisé. Créées au XIXème siècle, les premières organisations dites de coopération ne sont que de simples structures administratives destinées à coordonner l’action politique, stratégique et économique entre les pays colonisateurs et les pays nouvellement indépendants.La coopération, au sens d’action collective, s’est construite après la Seconde Guerre mondiale sur le modèle de la « coopérative des nations »*. La coopération interétatique se décline alors dans quatre champs principaux :
Coopération économique
Coopération au développement
Coopération scientifique, universitaire et culturelle
Coopération militaire
Que les gouvernements s'en défendent ou qu'ils l'assument, la coopération internationale étatique a toujours été un instrument de rayonnement et un moyen d'influence politique sur les pays « dits partenaires ». Elle est en outre utilisée comme outil de marketing et d'aide à l'exportation pour les entreprises actives dans les secteurs des travaux publics, des industries extractives, de l'énergie, des transports, de la pharmacie, etc. De ce fait, elle est très critiquée pour ce mélange des genres qui donne l'impression de prolonger les rapports de domination coloniale par l'économique, le militaire ou le politique. De plus, il arrive que les efforts réalisés sur le plan de la coopération au développement (notamment l’accès des populations aux droits économiques, sociaux, culturels, civils et politiques) soient ralentis voire anéantis par le soutien à des activités économiques, diplomatiques ou militaires donnant la priorité aux intérêts du pays donateur.
La coopération internationale se caractérise par la diversification des acteurs impliqués dans des projets de coopération internationale (collectivités, universités, associations, syndicats, entreprises, établissements publics etc.), concernant notamment la coopération culturelle (jumelages entre collectivités territoriales Nord/Sud, soutien à la création des programmes culturels au Sud), universitaire (programmes d’échanges universitaires à travers le monde), scientifique (promotion d’actions menées en concertation). Par ailleurs, la recherche de relations internationales d'entraide ou d'échanges entre structures comparables s'est renforcée. La priorité actuelle en matière de coopération est bien d’agir à l’échelle locale, en collaboration étroite avec la population et les organisations de la société civile. La notion de coopération de société à société y fait référence. Enfin, les acteurs engagés dans la coopération internationale ont de plus en plus conscience que, pour résoudre des situations problématiques au Sud, la coopération doit agir sur les causes, et pas seulement sur les symptômes. C’est un exercice difficile, qui doit sans cesse être évalué et repensé.
* La « coopérative des nations » est un des modèles de gouvernance mondiale qui repose sur la collaboration entre des nations autonomes et souveraines, par opposition au modèle de « gouvernement mondial » qui placerait la souveraineté à l'échelle mondiale.
© Ritimo, Clid, 2009
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