Les présidents américain, Barack Obama, et russe, Dmitri Medvedev, ont signé, jeudi 8 avril à Prague, un nouveau traité Start prévoyant une réduction considérable des arsenaux nucléaires des deux pays.Les deux dirigeants ont paraphé, dans la salle espagnole richement décorée du château de Prague, le texte, fruit de négociations bilatérales serrées menées à Genève pendant de longs mois. Cette signature va ouvrir une "nouvelle page" dans les relations entre la Russie et les Etats-Unis, a déclaré le président russe Dmitri Medvedev. Barack Obama a salué un événement "historique" et a annoncé qu'il souhaite désormais "un dialogue sérieux" avec Moscou sur la question épineuse de la défense antimissile.
Moscou et Washington s'engagent à réduire le nombre de leurs ogives nucléaires à 1 550 chacun, soit une baisse de 74 % par rapport à la limite du traité Start, acronyme de Strategic Arms Reduction Talks ("pourparlers sur la réduction des armes stratégiques"), accord signé en 1991 mais arrivé à expiration à la fin 2009. Pour prendre effet, le nouveau traité devra être ratifié tant par la Douma (chambre basse) russe que le Sénat américain.
Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, a qualifié la signature jeudi d'un nouveau traité de désarmement nucléaire entre la Russie et les Etats-Unis de "pas vers un monde dénucléarisé qui peut soutenir positivement les efforts contre la prolifération". Il a aussi salué "la reconnaissance dans la nouvelle stratégie nucléaire américaine de la nécessité de renforcer les mesures de sauvegarde de l'AIEA" pour prévenir la prolifération. Cette stratégie, présentée cette semaine, avait qualifié le terrorisme nucléaire de menace immédiate. Le directeur général de l'AIEA participera, les 12 et 13 avril à Washington, au sommet sur la sécurité nucléaire, où la lutte contre le terrorisme nucléaire sera abordée.
Dmitri Medvedev a cependant estimé que le traité ne serait "viable" que si Washington n'étend pas sa défense antimissile. La question du bouclier antimissile a été un des points les plus difficiles à accorder lors des négociations, les Russes menaçant de se retirer s'il n'obtenaient pas satisfaction. Finalement, la Russie a obtenu une clause de retrait unilatéral qui stipule que, si le projet américain de bouclier antimissile en Europe reconfiguré par M. Obama par rapport à son prédécesseur devait ne pas lui convenir, elle pourrait alors dénoncer le traité.
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