J-1 avant l'ouverture de l'évènement économique et énergétique de l'année. La 16e Conférence internationale du gaz naturel liquéfié (GNL 16) s'ouvre demain dans le tout nouveau Centre des conventions d'Oran. L'évènement sera pour cette 2e édition algérienne -Alger ayant déjà reçu la conférence en 1974- sera triple. Le sommet GNL 16 s'accompagnera d'une exposition qui se tiendra au CCO d'Oran du 18 au 21 avril en cours et de la réunion du Forum des pays exportateurs de gaz lundi. Pour en revenir à l'évènement principal, les travaux de la conférence seront ouverts par le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil. Plus de 4 000 participants de 62 pays d'Asie, d'Amérique, d'Europe, d'Australie et d'Afrique prendront part à cette rencontre mondiale. Parmi ces pays figurent notamment les Etats-Unis, l'Espagne, l'Italie, la France, le Japon, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Norvège, l'Australie, la Chine, la Russie, la Malaisie, la Thaïlande, la Corée du Sud, le Qatar, les Emirats arabes unis, l'Egypte, Oman et l'Angola. Cette conférence va constituer un forum mondial regroupant les différents intervenants, experts et chercheurs nationaux et internationaux dans l'industrie du gaz pour échanger les expériences et les nouvelles données technologiques que connaît cette industrie. Durant les 4 jours de cette rencontre, les participants algériens et étrangers auront à débattre, en plénière et en ateliers, des thèmes relatifs notamment à l'évolution du marché GNL dans le contexte de crise économique, les développements technologiques et les ressources non conventionnelles, les projets de GNL, les développements commerciaux et techniques, l'évolution des coûts d'investissements dans les projets de GNL ainsi que les questions liées à la sécurité et l'environnement. Les participants aborderont aussi les tendances en matière d'innovations techniques et commerciales, l'orientation du marché mondial du GNL, les tendances et les défis en matière d'économie d'échelle ainsi que les questions de sécurité, de gestion des actifs et de fiabilité associés aux installations vieillissantes. Plusieurs dirigeants de l'industrie mondiale GNL devraient intervenir pour débattre des thèmes et sujets prévus dans le programme de la conférence. Il s'agit, notamment, du ministre nigérian des Ressources pétrolières, Rilwanu Lukman, du vice-président du comité de gestion du groupe gazier russe, Alexander Medvedev, et du P-DG de la compagnie gazière qatarie RasGas Company Limited, M. Hamad Rashid Al Mohannadi. D'autres responsables devraient également s'exprimer au cours de ce forum, dont des représentants d'institutions régionales et internationales ainsi que des managers de groupes gaziers internationaux. Dans un message adressé aux participants, le P-DG par intérim de Sonatrach, Abdelhafid Feghouli, a souligné que cette manifestation permettra à l'Algérie de partager avec la communauté mondiale son expérience en matière de l'industrie gazière et ses expertises multiples dans le renforcement continu des capacités de liquéfaction du gaz naturel, la maîtrise des technologies et des opérations et les innovations générées dans la formation permanente pour l'acquisition des nouveaux savoirs et savoir-faire.L'exposition prévue en parallèle à la conférence ouvrira, quant à elle, ses portes aux visiteurs pour découvrir les progrès réalisés par l'industrie gazière en Algérie, à travers le groupe Sonatrach et ses différentes filiales, et dans le monde. Une superficie de 20.000 m² a été consacrée à cette exposition qui verra la participation de 900 exposants dont une grande partie est composée de groupes gaziers internationaux, représentant 189 compagnies dont 25 algériennes. Les exposants représentent différentes nationalités, dont les Français (290), suivis par les Britanniques (257), les Japonais (246), les Américains (161), les Espagnols (120), les Italiens (114) et les Sud-Coréens (103). Le Qatar participe avec 80 exposants, la Hollande avec 79, l'Allemagne avec 74, l'Australie avec 52, les Emirats arabes unis avec 47, l'Angola avec 40 exposants, la Norvège avec 37 exposants, la Chine et la Russie avec 35 exposants chacun. Parmi ces sociétés exposantes figurent notamment Exxon Mobil, Chevron, Bechtel, Conocophilips (Etats-Unis), Gazprom (Russie), BP, BG Group (GB), BASF, Eon Rhurgas (Allemagne), GapEnergia (Portugal), ENI (Italie), EDF, Total (France), Chiyoda (Japon), Atlantic LNG (Tobago-Trinidad) Brunei LNG, Petrobras (Brazil) et Rasgas (Qatar) ainsi que Sonatrach, Sonelgaz, Naftal, Naftogaz et Hyproc (Algérie). Cette exposition vise à promouvoir et faire connaître les nouveaux produits et équipements liés à l'industrie de gaz de chaque société. Au plan médiatique, près de 300 journalistes dont une centaine de la presse étrangère tels que les agences Bloomerg, Dow Jones, Reuters, AFP, EFE, AP, RIA news, Chine nouvelle, Mena et les publications le Monde, Oil et gaz Journal, The Petroleum Economist, PGA et Energy Intelligence Center vont assurer la couverture médiatique de cet événement accueilli par l'Algérie pour la deuxième fois depuis 1974. En plus de la conférence et l'exposition, les invités de la ville d'Oran auront, grâce au programme élaboré par les organisateurs, l'occasion d'effectuer des visites techniques à des installations industrielles gazières (GL4Z Camel, GLIZ…) et à des sites touristiques de la ville tels que Santa cruiz, le Mausolée de Sidi El Houari et le Musée Ahmed Zabana. D'autres activités culturelles seront également organisées en collaboration avec le ministère de la Culture. Il s'agit des expositions sur le Sahara et sur l'Artisanat d'art à l'ancien Palais des expositions et une exposition des plus grands artistes algériens au musée d'Oran.Le GNL, le marché spot et les prix du gazL'évènement se présente déjà grandiose mais les enjeux de cette rencontre le sont autant. La conjoncture du marché gazier aujourd'hui y est pour beaucoup. Le développement du marché spot qui induit une réduction des prix du gaz lesquels ont été divisés par 4, ce qui a un impact négatif sur les pays exportateurs. C'est justement sur ce point que s'articulera la réunion du Forum des pays exportateurs de gaz lundi. L' Algérie entend, au cours de cette rencontre, présenter une étude importante sur l'évolution des marchés gaziers avec la nouvelle donne que représentent les gaz de schiste américains, elle entend même proposer une réduction de l'offre de gaz sur le marché afin de permettre aux prix de se redresser. Les principales conclusions de l'étude présentée par l'Algérie seront débattues par les ministres en charge de l'Energie des Etats membres du FPEG en vue d'établir un plan d'action visant à élaborer une stratégie pour développer une véritable coordination entre les pays membres, et ce, afin d'anticiper les réactions des marchés gaziers. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, également président en exercice du Fpeg depuis le 1er janvier 2010, a affirmé, dans ce contexte, que l'Algérie présentera des propositions "très importantes" lors de cette réunion, dans le cadre de l'étude qu'elle a réalisée à la demande des pays membres du Forum. Il sera présenté, a-t-il indiqué, une stratégie basée sur la révision du volume de production et de l'offre, dans le but d'assurer un équilibre entre les prix sur le marché libre (4 dollars actuellement) et les prix adoptés pour les contrats de vente à long terme (entre 7 et 8 dollars). Aujourd'hui, les contrats d'exportation de gaz naturel à long terme des pays producteurs sont confrontés à "une réelle menace" car les consommateurs ne veulent pas s'engager dans des contrats à long terme sous prétexte qu'ils déterminent des prix et des niveaux d'exportation fixes alors que le marché Spot leur offre un plus large choix à des prix inférieurs à ceux stipulés dans les contrats à long terme. Les contrats gaziers à long terme stipulent des niveaux minimum et maximum du volume d'exportation du producteur vers le consommateur, rappelle-t-on. Le marché Spot de GNL enregistre depuis 2009 une baisse importante des prix en raison de la hausse inattendue de la production gazière aux Etats-Unis, grand consommateur de cette énergie, favorisée par de nouvelles techniques d'extraction. Vers une réduction de l'offre de gazLe ministre a rappelé que ce forum, dont les pays membres assurent quelque 42% de la production totale mondiale du gaz et disposent de 73% des réserves mondiales de cette énergie, sera également une occasion pour dégager des recommandations "utiles" pour le marché international du gaz, notamment en ce qui concerne l'échange d'informations, de points de vue et d'expériences relatifs à tous les aspects de l'industrie gazière. La 10e session du FPEG abordera, en outre, la possibilité de coopération avec les différents forums internationaux de l'énergie en vue de promouvoir l'industrie gazière et de renforcer son marché international, a-t-il indiqué. M. Khelil a assuré, à ce titre, que la coopération avec des organismes comme l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et l'Agence internationale de l'énergie sera "fructueuse" pour le Forum et lui permettra d'atteindre ses nombreux objectifs. Néanmoins, pour ce qui est de la réduction de l'offre de gaz, M. Francis Perrin directeur de la rédaction de la revue PGA, a affiché certains doutes quant à la possibilité pour les pays membres du FPEG d'arriver à un consensus sur une question aussi délicate que la réduction de l'offre gazière, dans un entretien qu'il a accordé à l'agence APS, M. Perrin a déclaré que le FPEG ne peut devenir avant longtemps une OPEP du gaz car il y a des différences importantes entre pétrole et le gaz naturel et entre la commercialisation du pétrole et celle du gaz, qui reste largement régie par des contrats de long terme. Francis Perrin a également abordé la question relative au développement des gaz non conventionnels aux Etats-Unis estimant que la hausse de la production gazière des Etats-Unis a fortement réduit les besoins d'importation de ce pays et a contribué à la création de surcapacités de production de gaz qui pèsent sur les prix. "De plus, nous n'en sommes qu'au début de l'exploitation de ces gaz non conventionnels (gaz provenant de formations très compactes, gaz de schiste et gaz récupéré dans des couches de charbon), et nous ne pouvons pas encore prendre toute la mesure de l'impact de ces avancées technologiques", a-t-il indiqué avant d'ajouter que le marché américain, que beaucoup voyaient comme un débouché très important pour les exportations de gaz, ne tiendra donc pas ses promesses. Dernier point, les Etats-Unis ne sont pas les seuls à avoir des ressources de gaz non conventionnel. La Chine et l'Europe en ont aussi. Il est donc très probable que d'autres pays consommateurs que les Etats-Unis tenteront, à la lumière de l'expérience américaine, de valoriser leurs ressources nationales même si cette expérience n'est pas complètement reproductible ailleurs. Il est clair que les acheteurs de gaz ne sont pas très contents quand ils voient l'écart entre les prix sur les marchés américain ou britannique, qui sont actuellement fort bas, et les prix prévus par les contrats à long terme dans lesquels il y a des mécanismes d'indexation sur les prix du pétrole ou des produits pétroliers. Un point de vue partagé par le professeur Chems Eddine Chitour qui considère que l'utilisation des nouvelles techniques d'extraction de gaz non conventionnels aux Etats-Unis, à l'origine de la hausse de la production américaine, pourrait avoir un "effet boule de neige" et s'étendre à d'autres régions du monde. "La nouvelle donne américaine a chamboulé toutes les cartes des pays exportateurs de gaz. Tout porte à croire que la nouvelle technique utilisée par les Etats-Unis va avoir un effet boule de neige" et s'étendre à d'autres régions du monde, a-t-il indiqué à l'APS. En Europe par exemple, la question du gaz non conventionnel a été abordée pour la première fois en automne 2008 dans le cadre d'une conférence tenue à Berlin. Cette conférence a donné naissance au programme européen GASH (Gas Shales in Europa), augurant des possibilités de changement de politique gazière si l'Europe découvre des réserves de gaz non conventionnel, souligne-t-il. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la Chine et l'Inde pourraient aussi receler d'immenses réserves de gaz non conventionnels. Avec toutes ces données, "il paraît difficile de faire des pronostics sur l'avenir du marché mondial du gaz", a-t-il souligné. S'appuyant sur les chiffres de cette agence, M. Chitour indique qu'en 2009, les gaz non conventionnels ont représenté 12 % des volumes produits dans le monde, alors qu'en 2030, cette énergie devrait représenter près de 60% de la production américaine. Interrogé sur les répercussions de la hausse de la production gazière aux Etats-Unis sur le marché international du GNL et sur les investissements gaziers dans le monde, cet analyste fait remarquer que cette surproduction a été la cause d'une forte baisse du prix du gaz dans le pays, affectant même la rentabilité des méga-projets du golfe Persique et de leurs usines de liquéfaction très coûteuses. Il est attendu une généralisation des nouvelles technologies pour l'extraction du gaz non conventionnel, et la forte offre pourrait affaiblir la position des pays exportateurs qui, même en baissant leur production, risquent de n'avoir aucun impact, juge-t-il. "Il est sûr que le développement brutal, aux Etats-Unis, des gaz non conventionnels pourrait remettre en question ces lourds investissements. Les gaz non conventionnels pourraient en effet permettre aux Etats-Unis de se défaire des importations de gaz et même, selon certains, de devenir exportateurs de gaz", prédit-il. "Il me parait problématique de continuer à investir dans la chaîne du GNL qui sera soumise à un marché spot et dont on ne peut pas assurer un débouché maintenant que les Américains n'importent plus de gaz", note cet analyste. Côté prix, "un million BTU de gaz, s'échange actuellement entre 4 et 5 dollars alors qu'il devrait être à 12 dollars, et nous sortons à peine de l'hiver ! Qu'en sera-t-il en été?", s'interroge-t-il. ''Cela est important pour l'Algérie puisque le gaz brut (GN et GNL) représente environ un tiers (1/3) de la valeur en devises de ses exportations et représentera beaucoup plus à l'avenir'', selon lui.
Samira G.
L'EDITION EN PDF
EDITO
Rehausser l’importance du gaz
Le gaz comme substitution du pétrole en raison de son abondance ? Certainement que cela est plus qu’une aspiration car elle est réelle, car le gaz se transporte plus facilement et à moindre coût, car encore il s’agit d’une énergie propre dans ce contexte international porté sur la préservation de l‘environnement. L’importance du gaz n’est pas assez ignorée depuis que la politique s’en est mêlée entre l’’Ukraine et la Russie, sous l’alibi du prix fixé. Or l’Europe reçoit le gaz Russe par le pipe line transitant par l’Ukraine. L’Europe a assez mesuré le risque de l’interruption des approvisionnements en gaz et s’est rendue compte de l’importance de la diversification de ses fournisseurs.
Il était question que la Russie et l’Algérie s’associent Pour créer une OPEP du gaz compte tenu que cette énergie à terme pourra compenser l’épuisement annoncé pour 2030 des gisements de pétrole.
La conférence internationale du gaz qui va se tenir en Algérie revêtira une importance certaine du fait que le monde a pris conscience de la place du gaz dans l’avenir et de l’irréversibilité de sa substitution à d’autres formes d’énergie. Les experts estiment que l’on va aller vers un « tout gazier » qui donnera moins d’importance à l’énergie nucléaire qui continuera à être critiquée pour le danger qu’elle charrie, les conséquences de l’explosion des réacteurs de la centrale nucléaire de Tchernobile étant encore en mémoire..
Les pays consommateurs de gaz devaient comprendre la nécessité d’une réévaluation du prix du mètre cube de gaz . Tant que le prix du baril de pétrole était poussé vers le bas, celui du mère cube de gaz indexé sur le prix du baril de pétrole était encore trop bas et ne justifiait pas des investissements couteux. Aujourd’hui, nous sommes dans la phase inverse avec un prix du pétrole qui connait l’ascension entrainant celui du gaz.
N.B.
©
No comments:
Post a Comment