La gestion de la pollution et le meilleur approvisionnement en énergie sont au cœur de la stratégie de l’Union Européenne pour la Région de la Mer Baltique, qui a été dévoilée mercredi, et qui vise à une meilleure coordination des politiques nationales dans la région.
La Commission Européenne a donné son soutien à une initiative de la Suède visant à nettoyer la Mer Baltique pour la débarrasser de ses polluants, à l’encercler de câbles électriques, et à la protéger contre le risque de collision entre des cargos à pétrole.
La Stratégie de l’Union Européenne pour la Région de la Mer Baltique sera une priorité pour la Suède, qui prendra le flambeau de la présidence rotative de l’Union Européenne à partir du mois de juillet, et pourrait ainsi montrer le chemin pour des projets similaires dans la région du Danube et de la Mer Méditerranée.
Parmi les nombreux défis à relever dans la région de la Mer Baltique, on trouve celui de la pollution liée aux fertilisants et les ordures jetées par les hommes, celui de son isolement par rapport aux sources d’énergie de l’Europe, et celui de la grande disparité entre les pays riches tels que la Suède et le Danemark, et leurs voisins de l’est.
Les eaux stagnantes sont au cœur des problèmes environnementaux de la région baltique, car elles sont souvent inhabitables pour les poissons à cause de l’invasion d’algues
Le principal axe structurant de la stratégie, lancée par la Commission Européenne mercredi, est de débarrasser les nations de l’est de la région Baltique de leur grande dépendance au gaz russe, qui sera exacerbé lorsque la Lituanie fermera sa centrale nucléaire d’Ignalina, trop ancienne, au cours de l’année.
Un des projets clés de la stratégie est d’installer un câble électrique de 350 kilomètres de long depuis la Suède jusqu’à la Lituanie, ce qui pourrait être terminé d’ici 2016. Ce câble a été baptisé NordBald.
Un autre câble, le câble Estlink-2, d’une capacité de 800 mégawatts, sera construit entre la Finlande et l’Estonie, et pourrait être opérationnel d’ici 2013. Les réseaux électriques de la région baltique seront également renforcés en Suède, en Lituanie, et en Lettonie, d’après ce qu’ont déclaré des diplomates de l’Union Européenne.
L’ensemble des nouveaux câbles électriques pourraient être soutenus par un marché de l’énergie commun pour la région baltique, qui devrait être lancé d’ici 2013, et qui sera probablement inspiré des règles du marché existant pour la Scandinavie du Nord.
« Cela représente une nouvelle façon de travailler ensemble dans l’Union Européenne » a déclaré le commissaire européen pour les politiques régionales, Danuta Hubner. « Cela n’implique pas de nouvelles lois ou de nouvelles institutions, mais est plutôt basé sur la volonté des gouvernements et des citoyens ».
Un grand nombre des 80 projets qui composent la stratégie de l’Union Européenne pour la région de la Mer Baltique seront financés par les 50 milliards d’euros prévus pour la région entre 2007 et 2013, tels qu’un plan de 4 milliards d’euros approuvé en mars pour améliorer les connexions énergétiques de l’Union Européenne.
Les eaux stagnantes sont au cœur des problèmes environnementaux de la région baltique, car elles sont souvent inhabitables pour les poissons à cause de l’invasion d’algues, nourries par les détergents, les ordures et les fertilisants venants de l’agriculture.
La Suède estime que les bénéfices retirés du nettoyage des polluants dans la mer baltique, tels que les phosphates ou les nitrates, pourraient s’élever à 2 milliards d’euros par an, grâce à l’amélioration des activités de la pêche et du tourisme.
Mais la stratégie n’assumera pas l’oléoduc prévu du Nord Stream pour transporter le gaz russe vers l’Allemagne le long des côtes de la Baltique, un projet auquel s’opposent beaucoup de représentants en Pologne et en Lituanie.
De même, des suggestions concernant le rassemblement de l’ensemble des agences nationales de garde-côte en une seule agence commune surveillant l’ensemble de la région de la Mer Baltique, ont été abandonnées, d’après une source de la Commission Européenne.
A la place, les agences nationales devront viser une plus grande coordination pour gérer les risques de collisions entre les nombreux cargos à pétrole qui naviguent dans la région, et les douzaines de ferries rapides.
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