Nouvelle vague de violences dans les villes de Grèce
4 days ago
ATHENES (AFP) — Une nouvelle vague de violences a touché lundi Athènes et plusieurs villes de Grèce au cours de manifestations d'étudiants et lycéens contre la police lors desquelles des bâtiments et des véhicules ont été incendiés tandis que le centre de Salonique était livré au pillage.
Près de deux heures après la dispersion de la manifestation athénienne de protestation contre la mort d'un adolescent tué samedi par un policier, des groupes de quelques dizaines de jeunes se relayaient pour lancer des raids contre magasins et devantures, face à des forces anti-émeutes dispersées et sur la défensive.
Les groupes ont endommagé et pillé des boutiques dans le quartier chic de Kolonaki, qui abrite plusieurs ambassades, ainsi que dans les rues commerçantes proches du bâtiment de l'université et du quartier étudiant et contestataire d'Exarchia.
Les gaz lacrymogènes tirés par la police pour repousser les casseurs rendaient l'atmosphère suffocante jusqu'à l'intérieur des bâtiments du centre ville.
Dix personnes ont reçu des soins dans les hôpitaux de la ville pour des troubles respiratoires, selon un responsable du ministère de la Santé.
En début de soirée à Athènes, des groupes de jeunes avaient brisé des vitrines et incendié des magasins.
Le cortège avait parcouru des rues de la ville portant des banderoles accusant le gouvernement de "tuer l'avenir de la jeunesse".
Des groupes de jeunes ont également pillé lundi soir des dizaines de commerces dans le centre de Salonique, la grande ville du nord de la Grèce, sans que la police n'intervienne.
Les pillages, notamment de magasins de vêtements et de bijoux, ont débuté à l'issue de deux manifestations organisées par l'opposition de gauche pour le même motif que dans la capitale, et qui avaient rassemblé plus de 5.000 personnes.
Les forces de l'ordre n'étaient pas visibles sur les artères du centre ville, qui semblait livré aux pilleurs, a raconté un journaliste de l'AFP sur place.
Plus tôt, un policier avait été blessé à la main dans une attaque contre un poste de police d'un quartier de Salonique lancée à coup de cocktails Molotov par une vingtaine de jeunes.
A Athènes, alors que des manifestants se dirigeaient vers le Parlement, sur la place centrale de Syntagma, des groupes de jeunes se sont détachés du cortège pour briser des vitrines et mettre le feu à des devantures et des poubelles.
Un sapin de Noël géant ainsi que des installations prévues pour les fêtes installées sur la place ont été la proie des flammes.
Trois policiers ont par ailleurs été légèrement blessés lundi à Trikala (centre), au cours d'incidents en marge d'une manifestation d'un millier de lycéens.
Des incidents entre forces de l'ordre et lycéens se sont produits à Rhodes, principale ville de l'île du même nom, dans l'est de la Grèce où des manifestants s'en sont pris pris à un poste de police, lançant divers projectiles contre les policiers qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes.
Ces mouvements de protestation se succèdent depuis la mort samedi soir d'Alexis Grigoropoulos, 15 ans, abattu par un policier à Athènes alors qu'il faisait partie d'un groupe d'une trentaine de jeunes gens qui lançaient des pierres et des objets contre un véhicule des forces de l'ordre.
Le policier a été arrêté dimanche pour "homicide volontaire" tandis qu'un policier qui l'accompagnait était appréhendé pour "complicité".
Le Premier ministre grec Costas Caramanlis a présidé lundi soir un conseil ministériel restreint de crise et il sera reçu à sa demande mardi matin par le chef de l'Etat, Carolos Papoulias, "pour l'informer de la situation en cours".
M. Caramanlis doit aussi rencontrer les chefs des quatre partis d'opposition parlementaire, socialiste, communiste, de gauche radicale et d'extrême-droite.
Dans un message à la Nation, Costas Caramanlis s'est engagé lundi à ce que l'Etat mette fin aux violences urbaines.
"Les événements inacceptables et dangereux" qui ont suivi la mort samedi soir d'un adolescent de 15 ans "ne peuvent pas et ne seront pas tolérés", a-t-il déclaré dans sa première apparition depuis le début de la crise.
Il a dénoncé les "éléments extrémistes qui ont exploité le drame (...) en montrant que leur seul objectif était la violence". "L'Etat va protéger les citoyens, va protéger la société (...) C'est le moindre des hommages que l'on puisse rendre à Alexis", a-t-il souligné, évoquant la mémoire de l'adolescent tué samedi.
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