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Commission européenne: "Commission européenne"

Saturday, August 16, 2008

Chine Energies renouvelables




La Chine s'intéresse aux énergies renouvelables

La Chine produit 24% du total mondial des gaz "à effet de serre"
On le sait: le développement économique accéléré de la Chine ne va pas sans conséquences pour l'environnement. Il suffit de voir le taux de pollution à Pékin, qui a causé bien des inquiétudes pour les organisateurs des jeux olympiques. Mais le pays investit aussi, et rapidement, dans les sources d'énergie renouvelables, bien moins polluantes. Mark Kinver, spécialiste des questions scientifiques et écologiques à la BBC, explique.
La rapidité avec laquelle la Chine s'est mise à investir dans les sources d'énergie "propres" a eu pour effet de propulser le pays dans le peloton de tête dans ce domaine. Selon un rapport du Climate Group, un organisme international qui cherche à promouvoir l'utilisation de ce genre de technologie, la Chine a investi 12 milliards de dollars (environ 5266 milliards de francs CFA) dans ces énergies renouvelables en 2007, arrivant en deuxième position derrière l'Allemagne. Mais le rapport ajoute qu'elle sera en première place d'ici la fin de 2009.
De plus, depuis l'entrée en service du gigantesque barrage des Trois Gorges, la capacité de la Chine dans le domaine de l'énergie hydro-électrique est aujourd'hui la plus importante au monde. Et le pays est en cinquième position mondiale pour ce qui est du nombre des éoliennes.
Problèmes
Le gigantesque barrage des Trois Gorges
Changhua Wu est directrice du bureau du Climate Group en Chine. Elle est aussi l'un des auteurs du rapport, intitulé "China's clean revolution" (la révolution propre de la Chine). Pour elle, cette hausse rapide des investissements est dûe en partie au fait que le gouvernement de Pékin a compris que le modèle d'industrialisation occidental ne pouvait pas être soutenu indéfiniment.
Dans une interview à la BBC, elle explique que "durant sa révolution industrielle, la Chine a eu des problèmes analogues à ceux que le pays occidentaux avaient connus durant leur période de croissance rapide: pollution, dégâts pour l'environnement, et épuisement des ressources. Nous subissons de nombreuses contraintes - nous n'avons plus autant de ressources naturelles qu'avant. Nous devons donc dépendre des marchés internationaux, ce qui est préoccupant sur le plan de notre sécurité".
L'incertitude au sujet des ressources en énergie a provoqué une hausse record des prix mondiaux du carburant, ce qui rend les énergies renouvelables plus attrayantes.
Secteurs en croissance
Le secteur de l'énergie éolienne se développe rapidement
En 2006, la Chine tirait 8% de son énergie de ces sources "propres", et s'est fixée pour objectif de porter cette proportion à 16% d'ici 2020.Pour cela, on pense qu'elle va investir 33 milliards de dollars par an (soit plus de 14 mille milliards de francs CFA) pendant les douze années à venir, ce qui, d'ici la fin de 2009, en fera le principal investisseur mondial dans ce genre de technologies.
D'ailleurs, toujours selon ce rapport, la Chine est déjà le premier producteur mondial d'énergie "propre".
Changhua Wu explique que la croissance rapide de ce secteur est dûe aussi bien à l'action du gouvernement de Pékin que des entreprises.
Selon elle: "pour donner un élan sérieux à cette recherche d'une économie 'propre', les mesures que peut prendre le gouvernement sont cruciales, mais ce n'est pas toujours de là que viennent les initiatives".
"La production d'énergie éolienne a connu une croissance rapide en raison de choix politiques: le gouvernement a proposé des mesures d'encouragement, d'incitation diverses qui ont attiré les entreprises aussi bien publiques que privées. Mais le secteur de l'énergie solaire (photovoltaïque) a surtout bénéficié du marché international, et notamment de la demande américaine et européenne. Aujourd'hui encore, les mesures d'encouragement des pouvoirs publics se font attendre. Et pourtant, le développement de cette source d'énergie a connu une forte croissance".
Pollution en hausse
Principal coupable: le charbon
Reste évidemment que, malgré ces progrès dans le domaine des énergies propres, la croissance économique rapide de la Chine, alimentée principalement par le charbon, a eu des effets préoccupants pour l'environnement, avec des émissions massives de gaz "à effet de serre".
Et si l'attention se porte surtout en ce moment sur le taux de pollution à Pékin, le problème ne s'arrête pas à la capitale, mais concerne l'ensemble du pays. Selon des chiffres de la Banque mondiale, sur les 30 villes les plus polluées du monde, 20 sont en Chine.
Le rapport du Climate group montre qu'avant 2002, la Chine n'était responsable que de 7% environ des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Mais selon le document, depuis le début du siècle cette proportion a augmenté, et représente aujourd'hui 24% du total mondial.
Le gouvernement chinois cherche à arrêter cette progression et à stabiliser les émissions de ces gaz d'ici 2020, principalement en exploitant les ressources énergétiques de façon plus efficace, et en développant l'utilisation des énergies propres, notamment par l'utilisation de voitures électriques.
Kyoto et après
la pollution à Pékin
Changhua Wu ajoute que dans les négociations internationales sur le changement climatique, la Chine demande aux pays développés de faire la preuve de leur bonne foi, de montrer qu'ils cherchent réellement à s'attaquer au problème par des réductions de leurs émissions de gaz à effet de serre, comme ils se sont engagés à le faire aux termes du protocole de Kyoto.
"Si les occidentaux n'y arrivent pas avec les moyens technologiques dont ils disposent, est-il raisonnable de s'attendre à ce que la Chine et l'inde le fassent?" demande la directrice du bureau du Climate group en Chine.
Le protocole de Kyoto arrive à expiration en 2012, et des négociations sont en cours, sous l'égide de l'ONU, pour décider du système qui lui succédera. La Chine acceptera-t-elle de prendre des engagements précis et contraignants?
"La Chine ne va pas prendre des engagements pour ensuite ne pas les respecter" affirme Changhua Wu, "si elle s'engage, elle prendra ça très au sérieux. Elle doit donc tout d'abord décider ce qu'il lui est possible de faire".

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