Monday, July 04, 2011
métro d'Alger circule déjà dans les entrailles de la ville
Sur la route qui descend de Hussein Dey à Bachdjerrah, une grande bâtisse bleue et blanche a été pompeusement dressée. C'est la station Haï El Badr, le premier point d'arrêt de la ligne 1 du métro d'Alger. D'un aspect qui tranche avec l'architecture algéroise, elle a comme un air de ces nouveaux bâtiments prétentieusement plantés en plein milieu du désert. Guichets de vente des titres de transport, portillons automatiques, escaliers pour accéder aux quais, un parking et une station de bus y ont été aménagés. « Les indicateurs d'itinéraires seront installés incessamment », assure notre accompagnateur. Les mâts, ces signaux indiquant l'entrée des différentes stations, aussi.
Vingt heures passées de quelques minutes, la première rame arrive sur le quai. Elle est composée de six wagons, peints en bleu et blanc eux aussi. Ils rappelleront sans doute aux futurs passagers les bus de l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (ETUSA) qui circulent dans la capitale. Quelques minutes plus tard, la deuxième est de passage. À bord, les sièges bleus sont disposés les uns en face des autres donnant l'allure d'une grande salle d'attente climatisée. « Il y aura une rame toutes les 3 mn 20 s dans les stations pendant les heures de pointe », indique un jeune conducteur.
Il travaillait pour une entreprise d'emballage avant d'être recruté par la RATP El Djazaïr. Il fait partie d'une première promotion formée par ce groupe français qui va exploiter le métro d'Alger. « Je travaillerai huit heures par jour. Et j'aurai droit à deux pauses », poursuit‑il avec un enthousiasme juvénile. Une cinquantaine de conducteurs se relaieront pour assurer la conduite des quatorze rames de la ligne 1, selon lui. Pourtant, cette ligne pourrait être exploitée de manière complètement automatique. « Le métro aura aussi permis le recrutement de centaines de personnes. Leur nombre augmentera certainement avec le projet en étude de la ligne 2 », se réjouit très optimiste notre accompagnateur.
Au‑dessus des portes de chaque wagon, les dix points d'arrêt sont indiqués sur un plan d'itinéraires. De Hai El Badr (Bachdjerrah), la seule station où le métro circule en plein air, à la Grande poste en passant par Mer et Soleil, Cité Amirouche (Hussein Dey,) Les Fusillés (à Ruisseau), Aissat Idir et 1er Mai (Belouizdad) et enfin Khelifa Boukhalfa (centre d'Alger), les stations sont encore sombres. Leur aménagement est très sobre. Les panneaux d'indication n'ont toujours pas été installés dans certaines d'entre elles. « Ce sont des choses qui peuvent être rattrapées par la suite », affirment nos interlocuteurs. La traversée des neuf kilomètres de la ligne s'effectue en quinze minutes montre en main. « Le métro circule actuellement à 40 kilomètres à l'heure puisqu'on est en période d'essai. Après la mise en service, il circulera à 70. Le temps d'arrêt dans les stations n'ira pas au‑delà de 21 secondes pendant les heures de pointe », indique le conducteur.
Deux extensions sont prévues pour cette première ligne afin d'améliorer davantage les conditions de circulation automobile. Elle s'étendra de la Grande Poste jusqu'à la place des Martyrs. Elle passera notamment par la place Emir Abdelkader et la Casbah. Du côté de Haï El Badr, la ligne s'étendra jusqu'à El Harrach et passera par Bachdjerrah. Le succès de cette ligne est assuré. Nos interlocuteurs n'en doutent pas. Dans une capitale très mal lotie et dont le réseau de transport public est défectueux, « les besoins en la matière restent énormes », rappellent‑ils.
Les Algérois en rêvent depuis presque trente ans. Les politiques font sa promotion depuis des années. Cela fait quelques mois seulement qu'il circule dans les entrailles de la ville pour une période d'essai avant sa mise en service définitive prévue pour le 31 octobre.
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