Monday, April 18, 2011
Syrie la contestation s'amplifie
Syrie: la contestation s'amplifie, au moins onze morts DAMAS — Le mouvement de contestation du régime s'est amplifié en Syrie avec de nouvelles manifestations lundi, au lendemain de la mort de onze manifestants tués par les forces de sécurité dans la région de Homs, selon des militants des droits de l'Homme. Des milliers de personnes ont participé aux funérailles d'au moins sept personnes tuées dimanche à Homs (centre), alors que des manifestations ont eu lieu à Deraa (sud), épicentre de la contestation sans précédent lancée le 15 mars, et près d'Idleb (nord-ouest). L'opposition a jugé insuffisante la promesse du président Bachar el-Assad d'abroger dans les prochains jours la loi d'urgence, en vigueur depuis cinq décennies, appelant également au multipartisme et à la libération des détenus politiques. Dans la ville de Homs, située 160 km au nord de Damas, les forces de sécurité ont tiré à balles réelles pour disperser les manifestants rassemblés dans le quartier de Bab Sba'a, selon les militants qui ont requis l'anonymat. Deux militants ont fait état de "sept morts" alors qu'un troisième a parlé de "neuf morts". Une vingtaine de personnes ont été blessées, selon eux. Les militants ont expliqué que la tension y était vive depuis l'annonce samedi de la mort d'un cheikh interpellé il y a une semaine alors qu'il était en bonne santé. Elle est également due aux nouvelles venant de la ville proche de Talbisseh où au moins quatre personnes ont été tuées dimanche et plus de 50 blessées par les forces de sécurité qui ont ouvert le feu sur la foule lors des obsèques d'un Syrien tué la veille, selon des témoins. Les autorités syriennes ont attribué les tirs à Talbisseh à des "éléments criminels armés" non identifiés, en affirmant qu'un policier avait été tué et 11 blessés ainsi que cinq soldats par ce "groupe criminel". Même si le nombre des manifestants reste limité, la contestation s'amplifie à travers le pays dirigé depuis cinq décennies par le parti unique du Baas, a estimé un opposant. A Deraa, environ 500 personnes, dont 150 avocats ont manifesté en appelant à la chute du régime. Ils ont réclamé la libération des détenus et dénoncé le monopole du Baas sur la vie politique, a déclaré un militant des droits de l'Homme sur place. Dans la localité de Jisr al-Choughour près d'Idleb (nord-ouest), environ 1.500 personnes ont manifesté après les obsèques d'un manifestant tué à Banias, plus au sud. Elles ont coupé la route vers Alep (nord) et réclamé la libération des détenus ainsi que des informations sur les personnes disparues, selon un autre militant. L'opposition avait appelé à manifester dimanche à l'occation du 65e anniversaire de l'indépendance. L'appel a été suivi à Deraa, à Soueida (sud), bastion des druzes, à Lattaquié, premier port de Syrie où environ 10.000 personnes ont défilé ainsi qu'à Banias. Le journal du parti Baas au pouvoir a affirmé que les réformes seraient sûrement appliquées "car elles sont devenues une nécessité urgente en raison des évènements douloureux en Syrie". Samedi, M. Assad, arrivé au pouvoir en 2000 après avoir succédé à son père décédé, a annoncé pour "dans une semaine maximum" une nouvelle législation en vertu de laquelle la loi d'urgence serait abrogée. "C'est un pas qui n'est pas suffisant", a estimé l'avocat et défenseur des droits de l'Homme Haytham Maleh alors que le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, Rami Abdel-Rahmane a demandé "l'abolition des tribunaux d'exception". La loi d'urgence décrétée en 1963 réduit sensiblement les libertés publiques, impose des restrictions sur la liberté de réunion et de déplacement, et permet l'arrestation de "suspects ou de personnes menaçant la sécurité". Au moins 200 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation, selon Amnesty International. Copyright © 2011 AFP
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