阿尔及利亚合作的欧洲商业中心的海军拱门

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Commission européenne: "Commission européenne"

Tuesday, June 22, 2010

La «main tendue» de Mr le Président Nicolas sarkozy à Mr à François Bayrou



Le président de la République a inauguré mardi l'usine Turbomeca à Bordes, au cœur de la circonscription béarnaise du président du MoDem, le troisième homme de l'élection de 2007.

Ce fut une belle étape de montagne. Au pied de la chaîne des Pyrénées, Nicolas Sarkozy et François Bayrou se sont offert un beau mano a mano pendant une paire d'heures. Des retrouvailles politiques entre le vainqueur et le troisième de la dernière élection présidentielle. Venu au cœur de la circonscription du député centriste inaugurer la plus grande usine de moteurs d'hélicoptères au monde, le chef de l'État a offert à son rival une belle occasion de remonter en tête du peloton. Bayrou a saisi la formidable fenêtre médiatique ouverte par l'Élysée, avec pas moins de 80 journalistes présents (autant que pour le dernier voyage en Chine).
11 h 15. Jamais aussi à l'aise qu'avec les médias, Bayrou s'échauffe devant l'entrée de l'usine Turbomeca dans le village de Bordes. Large sourire, il fait patienter la presse : «Vous êtes tous là, on peut faire un point si vous voulez?» Le régional de l'étape s'élance : «J'habite dans le village à côté. Je ne serais pas dans mon rôle si je n'étais pas là», enchaîne le Béarnais qui récuse toute récupération politique. Son état d'esprit du jour? «Intransigeant et constructif. Mais j'ai la tête dure», prévient-il en citant la devise de Gaston Fébus: «Toquey si gauses» (ce qui veut dire «touches-y si tu l'oses», NDLR). Se sent-il manipulé par l'Élysée pour affaiblir la candidature du ministre centriste Hervé Morin? «Je ne participe pas à ces petites manœuvres.» Cela n'empêche pas Bayrou de glisser une moquerie contre l'Élysée: «Ils m'ont proposé de venir l'accueillir à l'aéroport. Je n'ai pas voulu. Pour un pays rural, ils ne craignent pas les gros sabots.»
11h36. Ils arrivent. Nicolas Sarkozy salue les élus. François Bayrou se cache derrière Alain Rousset, président PS du conseil régional d'Aquitaine. Le chef de file du MoDem se décale. Un «bonjour» froid sort de la bouche du président. Sarkozy ignore d'abord son ex-challenger puis revient vers lui: «Allez viens!» S'ensuit une longue traversée de la cour de l'usine où ont pris place les ouvriers. Drôle de scène. N'hésitant pas à bousculer le protocole, Bayrou passe devant le président et serre les mains à la vitesse grand V. Cela agace Michèle Alliot-Marie et Christian Estrosi qui escortent le chef de l'État. Mais le président du MoDem n'abuse pas de la première place et se laisse décrocher à l'arrière du peloton pour répondre… aux télévisions.
«Il faut savoir négocier les virages»
12h26. Après une pause avec les syndicats, Sarkozy reprend sa visite des ateliers. Une ouvrière répond à ses questions: «On a divisé par deux le temps d'assemblage des moteurs.» «Et vous fabriquez combien de moteurs par an?», relance Bayrou sans se soucier de l'étiquette. Ironique, le socialiste Rousset confie: «François Bayrou revient visiblement dans sa famille d'origine. Mais ce n'est pas le problème de la France.» Pour Bayrou, il est temps de se recaler dans le sillage du président car le moment clé de l'étape approche. Celui de l'inauguration. Ancien ministre et actuel PDG de Safran (maison mère de Turbomeca), Francis Mer s'amuse du petit manège: «Regardez Bayrou, il est repassé au premier rang. Il faut savoir négocier les virages.»
12h40. C'est l'heure du discours. Œcuménique, Sarkozy félicite tout le monde. Associant Bayrou et Rousset dans le même éloge. «Toutes les fées sont autour du berceau. Vous vous sentez au centre de la vie politique et économique, dit-il aux salariés. Je ne suis pas sûr que les journalistes soient excessivement passionnés par l'avenir de la dernière turbine. Moi, je suis content d'être dans une atmosphère où l'on peut d'être un avis différent et en même temps se respecter.» Il en profite pour défendre sa réforme des retraites et sa politique industrielle. Mais son propos du jour s'adresse d'abord à Bayrou qu'il couve des yeux. «Quand on tend la main à un autre, ce n'est pas une preuve de faiblesse. C'est au contraire une question de courage et de force. Je ne tire aucune conclusion définitive de votre présence dans cette assemblée.»
13h35. Sarkozy ne s'attarde pas. Il veut être à l'heure pour regarder le match à l'Élysée. Bayrou revient voir les journalistes. «Voulez-vous un petit debrief?» Autour des petits fours, le centriste renvoie la presse à ses «fantasmes» et jure qu'il n'y a «aucun rapprochement» avec l'Élysée. L'ancien prof d'histoire rappelle: en Béarn, «on ne s'est jamais soumis au roi de France».

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