Les tractations sont d’ores et déjà engagées pour préparer la 5e session du Conseil d’association entre l’Algérie et l’Union européenne, prévue le 15 juin prochain au Luxembourg.
L’Algérie s’est résolue à soumettre à débat la révision de certaines clauses de l’Accord d’association dans l’espoir de limiter les dégâts d’une convention mal négociée en amont. L’Algérie ne jurait que par cette refonte qui n’a cessé d’alimenter une controverse, impliquant experts, économistes et patrons. L’Union européenne, elle, a décidé de dépêcher à Alger son commissaire européen responsable de l’élargissement et de la politique européenne de voisinage, Stefan Fule. Ce dernier effectuera une visite en Algérie, les 19 et 20 mai, selon les termes d’une note de presse rendue publique hier par le ministère des Affaires étrangères. D’après le même communiqué, le commissaire européen aura à s’entretenir avec les hauts responsables politiques algériens de l’état et des perspectives des relations entre l’Algérie et l’Union européenne, à la lumière de la mise en œuvre de l’Accord d’association Algérie-UE ainsi que d’une série de questions régionales et internationales d’intérêt commun.
Décidément, l’heure des comptes a sonné. Lorsqu’on quitte le terrain de la tactique politique, la partie algérienne a, tout compte fait, perdu au change dans ses rapports économiques et commerciaux avec les pays de la zone euro. Mais sur le plan politique, l’un des piliers sur lesquels a été fondée en 2002 l’alliance algéro-européenne, les experts et économistes les plus avertis de la place d’Alger estiment que la partie algérienne avait négocié en position de faiblesse. C’est-à-dire que les tractations engagées en vue de parvenir à un accord d’association « n’étaient nullement exploitées pour obtenir des concessions économiques, mais bel et bien pour arracher un soutien politique à un régime en quête de légitimité », nous explique Mourad Ouchichi, universitaire.
Cinq années après la mise en marche, en septembre 2005, de cet accord d’association et après avoir gravement subi ses impairs et concessions, l’Algérie entend forcer la main aux Européens pour revoir certains textes de la convention. La visite, mercredi prochain, du commissaire européen à Alger, intervient à la veille de la 5e session du Conseil d’association Algérie-UE. Elle (la visite) sera l’occasion de « mieux préparer cette importante échéance et constitue un témoignage de l’intérêt qu’accordent les deux parties au renforcement de leurs relations de coopération et de dialogue », lit-on dans le communiqué du département des Affaires étrangères, teinté d’une forte dose de propos diplomatiques.
Car, en d’autres lieux, les ministres algériens ne font plus usage d’expressions diplomatiques pour dresser un tableau négatif des cinq années ayant suivi la mise en œuvre de l’Accord d’association. Le ministère des Affaires étrangères a précisé également dans son communiqué qu’il sera procédé en marge de la visite de M. Stefan Fule, à la signature du Mémorandum d’entente relatif à la programmation financière 2011-2013, d’un montant de 172 millions d’euros, couvrant six projets de coopération liés au développement durable, à la culture, à la croissance économique et à l’emploi.
Par Ali Titouche
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