La guitare et ses avatars célébrés au Dimajazz 2010 : Bonhomie manouche à Constantine
La 8e édition du festival Dimajazz aura lieu du 13 au 21 mai au Théâtre régional de Constantine (TRC).
Comme les marguerites du printemps, les mélodies du jazz reviendront fleurir les champs de Constantine. A partir du jeudi 13 mai, la ville des ponts accueillera la 8e édition de Dimajazz. Pendant une semaine, la guitare et ses avatars seront célébrés en hommage au Belge Django Reinhardt, le plus illustre des guitaristes du jazz, le jazz manouche pour être plus précis. « Comme tous les grands festivals, nous célébrons le centenaire de Django Reinhardt qui était connu par sa guitare », précise Zoheir Bouzid, commissaire du festival. Django Reinhardt, qui a joué avec le groupe de Duke Ellington, est décédé en 1953 à l’âge de 43 ans.
L’esprit de fête et de bonhomie manouche sera donc fort présent à Constantine. « Cette édition sera marquée par la présence de bassistes, de luthistes, de violonistes ; enfin, tout ce qui tourne autour des cordes. La participation algérienne sera forte. Cela concerne autant les artistes évoluant en Europe que les jeunes musiciens vivant dans le pays », a relevé le premier responsable du festival. Il a souligné que Dimajazz a toujours mis en valeur la formation. Les master classes se tiennent habituellement au Conservatoire communal de Constantine. Cette année, le saxophoniste Stephen Payen, du groupe français Thôt, assure des résidences de formation dans le même endroit.
Les organisateurs du Dimajazz aiment bien rappeler que les groupes algériens Madar et BB Blues sont le fruit délicieux des semences constantinoises. « Depuis la création du festival, les master classes sont une tradition. Les master classes sont un espace de rencontres et d’échanges entre les musiciens professionnels et les amateurs. Chaque été, et à travers les master classes, on sélectionne deux musiciens pour un stage de formation d’un mois en Belgique. Nous avons une convention avec la Wallonie-Bruxelles qui nous permet cela », a souligné Zoheir Bouzid. La programmation des nouveaux groupes au Dimajazz est une forme d’encouragement.
Cette année, le groupe constantinois Illusion sera à l’honneur. Il se produira, pour la première fois, le mercredi 19 mai. « La moyenne d’âge des membres de ce groupe est de 20-21 ans. Au début, ils jouaient du rock comme tous les jeunes. Ils ont été formés dans les master classes et des résidences que nous organisons durant l’année. Dimajazz est un tout. L’objectif est de créer une vraie scène professionnelle. Illusion fait partie de cette dynamique. Auparavant, nous avons programmé Sinoudj et Madar », a indiqué le commissaire du Festival.
Roots and Groove !
Dimajazz sera marqué par la présence du saxophoniste américain, Maceo Parker, considéré comme l’un des pères du soul jazz. A 67 ans, Maceo Parker, qui a sorti un double album en 2007, Roots and Grooves, dans lequel il rendait hommage à Ray Charles et reprenait le célèbre Hallelujah I Love Her So, continue de faire le tour du monde. Il peut animer 250 à 300 concerts par an et assurer chaque soir un spectacle de plus de 2 heures. Autre invité de marque, le roi du violon indien, Lakshminarayana Subramaniam, qui joue aussi bien le jazz, la globale fusion, le classique occidental que la musique carnatique (musique traditionnelle du sud de l’Inde).
L. Subramaniam a conduit des orchestres et fait des compositions pour des ballets en Europe et en Amérique du Nord. Il a même conseillé Peter Brook pour la bande originale du film Mahabharata et participé à la musique de Little Buddha, le célèbre long métrage de Bernardo Bertolucci. L. Subramaniam dit souvent que la musique est un vaste océan. « Personne ne peut prétendre la connaître. Plus vous en connaissez, plus vous constatez que vous ne connaissez que peu de choses. C’est une quête éternelle », a-t-il estimé. Le passage de Philippe Catherine à Constantine ne passera pas inaperçu.
Ce jazzman belge de 68 ans a côtoyé les plus grands musiciens, tels que Stéphane Grappelli et Tom Harrell. Ses albums ont connu de grands succès, à l’image de Summer night, Moods et Guitars two. Philippe Catherine est une valeur sûre des jazz clubs européens. Alain Caron, lui, est une célébrité en Amérique du Nord. Tous les amateurs du jazz-fusion canadiens connaissent ce bassiste, déjà célèbre de Francfort à Tokyo en passant par Boston. Compagnon de route de Don Alias et Mike Stern, il a produit plusieurs albums, le dernier en date, Conversations, est sorti en 2007.
Malik, c’est magic
Dimajazz 2010 accueillera également le Franco-Ivoirien Magic Malik, le Guinéen Ba Cissoko et les Algériens Fayçal Salhi Quintet et BB Blues. Les représentations auront lieu au Théâtre régional de Constantine (TRC), une salle qui ne peut contenir que 450 spectateurs. « L’éternel problème du Dimajazz est la salle. Chaque année, nous recevons beaucoup de monde. Nous avons loué un écran géant pour diffuser en live les spectacles au niveau de la place La Brèche. C’est une manière d’animer le centre-ville de Constantine », a annoncé Zoheir Bouzid.
Par Fayçal Métaoui
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