Un pont audiovisuel pour la Méditerranée
· Terramed, une télé pour 150 millions d’habitants· Plus d’une vingtaine de pays réunis à Paris dès le 8 avril. La nature du commentaire médiatique dépend aussi de quel côté de la Méditerranée nous sommes: le conflit palestino-israélien est un cas d’école. C’est à ce genre d’épreuve que la future première chaîne de télévision méditerranéenne devait en principe faire face. Si ce n’est qu’elle ne diffusera pas d’information mais uniquement des émissions de divertissement, de culture, d’économie… Multiculturelle et multilingue, elle sera diffusée par satellite.L’ambitieux projet audiovisuel sera présenté lors de la Conférence permanente de l’audiovisuel méditerranéen (COPEAM) qui se réunira du 8 au 11 avril à Paris. Ce «réseau des réseaux» regroupe 130 entreprises et 25 pays et qui cogite sur le destin audiovisuel d’un espace géopolitique où vivent 150 millions d’habitants. Ce n’est pas anodin si cette 17e conférence a pour thème «Le pari de la Méditerranée». Elle se présente comme un prélude à la réunion des ministres de la Culture puis des chefs d’Etat ou de gouvernement qui se retrouveront en juin prochain pour débattre de l’Union pour la Méditerranée (UPM). Toujours est-il que les retrouvailles de la Copeam révèleront deux autres projets toujours en rapport avec les médias. Et qui ont été, au côté de la TV Med, adopté en avril 2009 au Caire. Il y a d’abord MeD MeM, premier portail Internet sur le patrimoine audiovisuel méditerranéen. Puis l’université audiovisuelle de la Méditerranée qui deviendra «le premier réseau d’universités et d’écoles d’enseignement audiovisuel et de cinéma du bassin méditerranéen». Au-delà des ambitions, c’est le statut à dents de scie des régulateurs audiovisuels de cette région du monde qui interpelle. L’étude de l’Organisation internationale de la francophonie sur l’état de la régulation dans l’espace francophone est assez significative. Réalisée en 2009 et présentée le 16 novembre à Marrakech, elle constate que dans les 36 pays sondés l’étendue des pouvoirs des régulateurs diffère d’une contrée à une autre. Certes, ils ont pour la plupart, comme c’est le cas en France ou au Maroc, un pouvoir décisionnel (sanction, réglementation, autosaisine…). Au Liban, où le communautarisme religieux a un poids politique qui pèse même dans la formation du gouvernement, l’instance de régulation audiovisuelle à un simple rôle consultatif (L’Economiste du 27 novembre 2009). Elle veille pourtant sur une dizaine de radios et six chaînes télés. En Tunisie et en Egypte, ces organes n’existent pas.
Garants
Si un débat de fond s’engage sur l’avenir de l’audiovisuel en Méditerranée, il devra se pencher sur les moyens à consolider le rôle des régulateurs. Ne sont-ils pas d’ailleurs garants de la diversité culturelle? Et qui dit diversité d’opinion dit démocratie. C’est que l’audiovisuel, c’est aussi de la politique. La Conférence permanente de l’audiovisuel méditerranéen, créée en 1996 au Caire, devrait optimiser son statut «d’interlocuteur reconnu des instances dirigeantes des institutions européennes et arabes». Tout en pesant de tout son poids via notamment l’Union européenne de radio-télévision et l’Arab states broadcasting union.Faiçal FAQUIHI
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