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Tuesday, March 30, 2010

Tikjda BOUIRA



BOUIRATikjda aura son festival

En consacrant Tikjda site touristique de la wilaya de Bouira, le premier pas est franchi et l’avenir de cette région ne peut être que radieux.
«L’année 2010 sera celle de la jeunesse et de la culture». Cette affirmation est du wali de Bouira, M.Ali Bouguerra, à l’occasion de la présentation du bilan d’activité de l’exercice 2009, devant les élus APW lors de la première session ordinaire. Voulant allier la parole aux actes, le premier responsable de la wilaya a confié l’organisation du premier festival intitulé «Festival de Tikjda» à une commission présidée par M.Reghal Omar, directeur de la culture. Le choix du site n’est pas inopportun. La quiétude retrouvée, l’autoroute réalisée, les infrastructures bâties... Tikjda est un site structurant, en mesure de relancer le tourisme mais reste attaché à l’identification de la wilaya. En cette période de vacances scolaires, ils sont des centaines à rallier ce site venant de diverses régions du pays. Les chaînes montagneuses qui s’étendent et délimitent le territoire de la wilaya de Bouira, le «Djurdjura» par le nord, «Chréa» par l’est «Dirah» par le sud et «Zbarbar» par l’ouest, sont très favorables au développement du tourisme en général et de montagne, en particulier. De ces chaînes montagneuses, le Djurdjura reste une référence nationale comme l’a affirmé le ministre de l’Environnement lors d’un passage à Bouira. Cette chaîne de montagnes qui chevauche sur trois wilayas, Tizi Ouzou, Bouira et Béjaïa, constitue indéniablement un écosystème botanique, faunistique et climatique, qui lui procure une grande valeur et suscite même des réflexions scientifiques qui lui ont valu le classement de réserve naturelle la plus vaste du pays et de patrimoine mondial par l’Unesco. Ces caractéristiques sont à l’origine de l’idée de ce festival où on annonce déjà la participation du chantre de la chanson kabyle, Lounis Aït Menguellat, l’un des pionniers du raï belabéssien Amarna, plusieurs chebs, les maîtres du chaâbi comme Mourad Djaâfri et éventuellement le ténor du raï, Bilal... L’opération est au stade des contacts avec les grandes figures de la musique nationale. En marge de cette animation ambiante, les visiteurs auront aussi l’occasion d’apprécier la nature puisque la direction du Parc national du Djurdjura concoctera un programme de randonnées, d’expositions. Sur le plan sportif aussi les associations locales des sports de montagne saisiront l’occasion pour tenter de faire aimer les activités en montagne comme le ski, la randonnée pédestre, l’escalade, l’alpinisme... Même si cette région de par son importance stratégique a subi durant une décennie la barbarie intégriste, elle a continué à vivre et se régénérer comme pour dire que la vie l’emporte toujours sur la mort. Parmi les principaux sites que renferme le Djurdjura et qui sont considérés comme les plus importants, nous trouvons, en premier lieu, Tikjda, un site classé patrimoine universel par l’Unesco. Il se distingue par sa richesse biologique scientifiquement très intéressante, à laquelle s’ajoutent des paysages d’une beauté inégalée. Tikjda fait partie du Parc national du Djurdjura dont l’espace s’étend tout le long du versant sud et est estimé à 8000 hectares. Le Parc national du Djurdjura (aura vingt ans en juillet), a été créé suivant décret 83/460 du 23 juillet 1983. Il concerne 18 communes, 10 au Nord de la wilaya (département) de Tizi Ouzou, et 08 à Bouira au sud. Il est situé à 140 km au sud-est d’Alger, et à 50 km parallèlement à la mer Méditerranée. A une altitude de 1470 mètres, la forêt de Tïkjda abrite de nombreuses espèces animales et végétales dont certaines sont protégées parce que menacées de disparition, à l’exemple de l’aigle royal, du singe magot et du pin noir (Pinus Nigra) qui est un arbre pérenne du Djurdjura. Tikjda est aussi, de par sa géomorphologie, le lieu le plus favorable en Algérie pour la pratique des sports de montagne, notamment le ski et l’alpinisme. Le parc national du Djurdjura est à la fois une très grande réserve naturelle qui s’étale sur 18.550 hectares, et une réserve inestimable de biosphère qui fait de lui le lieu le plus convoité par les écologistes, les scientifiques et les amoureux de la nature à l’état pur.Avec ses massifs hauts et imposants, ses gorges sauvages et profondes, le parc est un lieu rêvé pour le bivouac, nanti en avifaune dont les espèces qui y vivent sont très rares et nécessitent une protection. En fait, les prédispositions au tourisme sont réelles, pourvu que les parties concernées se mettent à l’oeuvre, et encore, pour peu qu’on donne l’initiative aux professionnels dans le domaine du tourisme. Le recours à un festival s’inscrit dans cette optique surtout que les infrastructures hôtelières manquent. Le Cnlst, Epic relevant du ministère de la Jeunesse et des Sports, l’auberge, structure de l’EGT Centre, le chalet du Kef inexploité, l’Ecole de ski reconvertie en siège de la garde communale... restent les seules structures d’accueil. La venue d’investisseurs capables d’édifier des merveilles dans cet espace qui peut s’étendre jusqu’à 20.000 hectares si on intègre les autres sites qui font la fierté de la région est souhaitée. Aïn Zebda est un autre site situé dans la commune d’Aghbalou sur le versant est, à 1 450 mètres d’altitude et s’étale jusqu’aux frontières des wilayas de Tizi Ouzou et Béjaïa. Aïn Zebda représente également une multitude de possibilités pour le développement de l’activité touristique. Tala Rana, un autre site climatique situé dans la commune de Saharidj, un peu plus à l’est, d’une altitude de 1400 mètres, se particularise par les mêmes caractéristiques que ceux du site de Tikjda, c’est-à-dire qu’il renferme une forte et dense forêt de cèdres, de chênes et de pins. Tala Rana est habitée par une faune et une flore bien préservées grâce à l’abondance de l’eau au milieu du site, qui porte le nom de Tala (source), et à sa préservation des risques de pollution. Le site de Tala Rana est aussi une partie du Parc national du Djurdjura, situé juste au-dessous de Tamgout, appelée communément Lalla Khadidja, le point le plus culminant du Djurdjura qui s’élève à 2308 mètres d’altitude. Cette géographie paradisiaque confère une beauté particulière à la région que les visiteurs auront la possibilité d’apprécier très prochainement à l’occasion du premier festival de Tikjda. Avant cet événement, personne ne sait si c’est le courage ou la volonté qui ont fait défaut pour prendre des décisions déterminantes dans le but de déclencher définitivement un irréversible processus de l’activité touristique. En redonnant à Tikjda son statut de site touristique de la wilaya de Bouira, comme l’est «Djemila» pour Sétif, «Timgad» pour Batna..., à travers un festival, le premier pas est franchi et l’avenir de cette région ne pourra être que radieux.
Abdenour MERZOUK

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