Le Maroc, une réelle opportunité de sortie de crise pour les PME françaises Soumis par tomaLe Maroc représente une réelle opportunité de sortie de crise pour les PME françaises désireuses de retrouver le chemin de la croissance, ont affirmé, jeudi à Paris, les intervenants à une conférence sur le thème "France-Maroc: Ensemble comment sortir de la crise?".
Ils ont d'emblée mis en exergue les relations ancestrales d'amitié et de coopération multiformes entre les deux pays, l'importance du partenariat économique bilatéral, ainsi que l'environnement d'affaire au Maroc, favorable à plus d'un égard aux entreprises françaises, ce qui milite, ont-ils plaidé, en faveur d'un partenariat gagnant-gagnant pour sortir ensemble de la crise.
Prenant la parole à cette occasion, le ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, M. Ahmed Réda Chami, a rappelé que bien que les banques marocaines aient été épargnées par la crise financière mondiale, le Maroc a été rattrapé par la récession globalisée qui s'est traduite par la baisse des recettes touristiques et des transferts des Marocains résidant à l'étranger ainsi que celle des exportations.
En revanche, a poursuivi le ministre, le Maroc dispose de "moteurs assez importants lui permettant de continuer" à renforcer sa compétitivité et à développer ses infrastructures quel que soit l'environnement.
Il a, dans ce cadre, invité les entreprises françaises désireuses de renforcer leur part de marché à venir s'installer au Maroc d'où elles peuvent servir, à la fois, le marché local et le marché international.
Pour ce qui est du marché local, M. Chami a fait état d'une demande intérieure en forte croissance, précisant que le PIB par habitant est passé de 2.000 euros en 2000 à 3.000 euros en 2008, soit une croissance de 50 pc.
S'agissant du marché international, le ministre a souligné que le Maroc, seul pays au monde à avoir signé des accords de libre-échange à la fois avec l'Union européenne (UE) et les Etats Unis, outre ceux conclus avec la Turquie et quatre pays arabo-méditerranéens, offre une importante plate-forme d'exportation pouvant desservir un marché de plus de 700 millions d'habitants.
Il a également évoqué le marché africain où plusieurs entreprises marocaines sont déjà implantées, ce qui pourrait donner l'occasion à des partenariats gagnants-gagnants avec leurs partenaires français intéressés par le continent.
Abondant dans le même sens, M. Jean-René Fourtou, président du conseil de surveillance de Vivendi, groupe français leader mondial de la communication, s'est dit entièrement satisfait de l'investissement de son groupe dans Maroc Telecom, opérateur à travers lequel l'entreprise française a pu atteindre le marché africain.
Il a estimé, à cet égard, que le couple franco-marocain représente un "excellent vecteur de développement en Afrique", grâce à la fois au savoir-faire français et aux ressources humaines marocaines qui sont "internationalement compétitives".
Le même témoignage a été livré par M. Guy Moreau, président de BM Electronic Systems Maroc, qui a plaidé en faveur d'investissements qui permettent le transfert des technologies et non pas ceux qui cherchent à profiter d'une main d'œuvre moins chère.
"S'engager au Maroc, c'est investir dans un partenariat fiable et de proximité", a-t-il lancé aux entrepreneurs français.
Pour sa part, le président de la Confédération générale des Entreprises marocaines (CGEM), M. Mohamed Horani, qui a passé en revue les différentes mesures mises en œuvre par le patronat et le gouvernement marocains pour faire face à la crise, a indiqué que l'objectif a été de "profiter de cette conjoncture pour renforcer nos compétitivités". Résultat: les entreprises ont résisté à la crise et l'impact sur l'économie du pays a été minime, s'est-il félicité.
"La crise est aussi une opportunité qu'il faut saisir pour développer la collaboration entre les PME des deux pays", à travers des partenariats dans des secteurs comme celui de l'énergie solaire, a-t-il dit, rappelant dans ce cadre le méga-projet solaire lancé par SM le Roi Mohammed VI récemment à Ouarzazate.
De son cô té, M. Thierry Courtaigne, vice-président directeur général de MEDEF international (patronat français), a axé son intervention sur le besoin de financement des entreprises pour le développement, soulignant que "l'accès au financement des PME au Maroc est le meilleur par rapport à plusieurs pays du sud de la Méditerranée".
D'autres intervenants ont, par ailleurs, débattu des différentes mesures prévues par les deux pays pour la période post-crise.
A cet égard, le président directeur général du Groupe Banque Populaire, M. Mohamed Benchaaboun, a souligné la nécessité d'accroître le taux de bancarisation et de renforcer l'accès au financement, plaidant, par ailleurs, en faveur de la réduction des écarts entre le Nord et le Sud.
Pour M. Jean-François Copé, président du groupe UMP (parti au pouvoir) à l'Assemblée Nationale française, qui s'est félicité du taux de croissance de 5,6 pc réalisé au Maroc en 2008, malgré la conjoncture actuelle, cette crise "mondialisée et systémique", nécessite, a-t-il estimé, une réponse politique mondialisée pour remettre de l'ordre dans le système financier.
Il a, à cet égard, plaidé pour que le groupe G20 soit fusionné avec le Conseil de sécurité afin d'unifier les structures de la gouvernance mondiale.
Clô turant les travaux de cette conférence, l'ambassadeur du Maroc à Paris, M. El Mostapha Sahel, a souligné que la résilience dont a fait preuve le Maroc face à la crise ainsi que la performance de son économie est aussi le fruit de la confiance que les opérateurs économiques français ont su placer aux autorités marocaines, une confiance qui ne s'est jamais démentie.
Initiée par le Cercle d'Amitié Franco-Marocain, avec le soutien de l'ambassade du Maroc en France et de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP), cette conférence a réuni d'imminentes personnalités du monde de l'entreprise et de la finance marocains et français.
Le thème a attiré une nombreuse assistance dont des opérateurs économiques et des banquiers français ainsi que des étudiants marocains des Grandes écoles parisiennes.
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