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Le réseau professionnel français s'est offert récémment le canadien Unyk. Une acquisition qui lui donne accès à une technologie clé et lui ouvre la porte de nouveaux marchés à l'international. Car le match avec LinkedIn se joue désormais au niveau mondial.
Difficile de faire du business en s'appuyant exclusivement sur Facebook ou MySpace. Les sphères professionnelles ont donc leurs réseaux sociaux ad hoc. On y parle développement d'activité, recommandations, gestion de carrière ou recherche de nouveaux collaborateurs. Viadeo est le premier réseau professionnel en France en termes d'audience. L'entreprise qui compte 8,5 millions de membres - essentiellement dirigeants d'entreprises, consultants, ingénieurs ou commerciaux - vient de racheter Unyk, un site canadien de gestion de contacts. En contrepartie : une technologie stratégique et... 16 millions d'utilisateurs. Un tremplin qui propulse Viadeo dans la cour des grands, mais encore loin derrière LinkedIn, le géant mondial des réseaux sociaux professionnels.
Pourquoi Unyk?
Si le développement à l'international reste clairement l'une des priorités de Viadeo, l'entreprise est prête à mettre la main au porte-monnaie pour s'approprier les technologies qui lui manquent. Le rachat d'Unyk en est un exemple. Certes, le site canadien est très bien implanté au Mexique, en Inde et au Brésil et ses 16 millions d'utilisateurs représentent une valeur non négligeable, mais c'est bien sa technologie de synchronisation de fichiers qui a emporté la décision.
Unyk permet en effet de résoudre le casse-tête des carnets d'adresses éparpillés ici sur Outlook, là sur Yahoo ou encore Hotmail, Gmail ou LinkedIn en centralisant ces contacts en un seul endroit. La technologie mise au point par l'entreprise canadienne permet en outre de recevoir automatiquement les mises à jour effectuées par ces contacts. « Unyk représente un puissant outil de viralité, car le service qu'il propose intéresse la première étape permettant le développement d'un réseau social : le maintien des coordonnées à jour entre tous ces contacts », explique Olivier Fecherolle, directeur général France de Viadeo. Mais Unyk avait un point faible : le site canadien n'a jamais été plus loin que ce service et son accès, gratuit, rendaient le modèle fragile.
Depuis quelques jours, les nouveaux utilisateurs s'inscrivant sur la plate-forme canadienne peuvent, outre la synchronisation de leur carnet d'adresses, recevoir des informations Viadeo et commencer à développer leur réseau social.
Y-a-t-il une place à côté de LinkedIn?
LinkedIn, numéro un mondial des réseaux sociaux professionnels revendique 48 millions de membres dans le monde. Sur le papier, le rachat du Canadien Unyk permet à Viadeo de dépasser les 24 millions d'utilisateurs. De surcroît, Unyk et Viadeo déclarent respectivement accueillir chaque mois dans le monde 650 000 et 300 000 nouveaux inscrits. Des chiffres qui propulsent Viadeo dans la zone de radar couverte par la firme américaine

Pour autant, rien ne dit que les 16 millions d'utilisateurs Unyk accepteront tous de passer sous la houlette d'un acteur européen. En fait, pour Olivier Fecherolle tout dépend du modèle que l'utilisateur veut choisir : « LinkedIn suit une stratégie qui ressemble à celle de la bouteille de Coca-Cola qui envahit le monde. Notre credo serait plutôt : « Faites du business entre utilisateurs locaux ». Nous avons procédé de cette manière en Chine avec Tianji, en Inde avec Apna Circle, et cela peut se faire également au Pérou.
Notre promesse marketing est également différente. Ainsi, en Inde, nous nous sommes rendu compte que l'horoscope avait une réelle importance dans le monde des affaires. Résultat, l'horoscope a été conservé sur le site Apna Circle », ajoute le directeur général de Viadeo France. Revers de la médaille, ces trois grandes plates-formes que sont Viadeo, Tianji et Apna Circle ne sont pas encore interconnectées. Les deux premières devraient l'être au premier trimestre 2010 ; la Chine devra attendre encore un peu.
Comment gagner de l'argent avec un réseau social?
Viadeo se déclare rentable depuis l'été 2007, mais reste énigmatique quant à son chiffre d'affaires. Les souscripteurs représentent sa première source de revenus, via les abonnements Premium (20€ les 3 mois ou 80€ par an). La formule est quasi indispensable si l'on veut vraiment tirer profit de la puissance offerte par la plate-forme. Cette manne représente 60% du chiffre d'affaires du site.