Les Irlandais se prononcent, vendredi 2 octobre, par référendum sur le traité de Lisbonne. Le résultat sera crucial pour l'avenir de l'Union européenne, mais il risque d'être "pollué" par le mécontentement à l'égard du gouvernement de Dublin. Les bureaux de vote ouvriront à 7 heures (8 heures à Paris) pour fermer à 22 heures (23 heures à Paris). Les résultats sont attendus samedi après-midi.
Le 12 juin 2008, les Irlandais avaient dit "non" à 53,4 % en estimant que la proposition de modification des institutions européennes ne présentait pas de garanties suffisantes sur des sujets sensibles comme l'avortement. L'Irlande, seul pays tenu par sa Constitution d'organiser un référendum, a accepté de faire revoter la population moyennant des contreparties. L'UE a assuré qu'elle ne toucherait pas aux "spécificités celtiques" : l'interdiction de l'avortement, la neutralité militaire et un faible taux d'imposition. De plus, si le traité est adopté, l'Irlande continuera à disposer de "son" commissaire européen. Vendredi, une victoire du "oui" pèserait certainement sur la Pologne et la République tchèque, les deux autres pays à ne pas avoir encore ratifié le traité de Lisbonne.
Les derniers sondages donnent à penser que les électeurs irlandais adopteront la réforme de l'architecture institutionnelle du bloc européen. Le "oui" recueille de 48 % à 68 % dans les derniers sondages publiés en fin de semaine dernière, contre 17 % à 33 % pour le "non". Un nouveau rejet marquerait un coup d'arrêt du processus d'intégration et saperait sans doute la confiance de l'opinion et des investisseurs, avec des conséquences au moins temporaires sur la devise communautaire, l'euro.
Le traité de Lisbonne, élaboré après le rejet par la France et les Pays-bas de la Constitution européenne en 2005, doit se substituer au traité de Nice qui, en 2000, devait aider à l'élargissement de l'Europe. Pour entrer en vigueur, il doit être ratifié par chacun des 27 membres. L'adoption du texte par l'Irlande ne marquerait toutefois pas la fin du processus, les présidents polonais, Lech Kaczynski, et tchèque, Vaclav Klaus, ayant refusé de le signer. Mais le premier a déjà déclaré qu'il le ratifierait si les Irlandais l'adoptent. Le second, si la Cour constitutionnelle tchèque rejette une requête déposée par 17 sénateurs, pourrait céder avant les législatives en Grande-Bretagne, qui pourraient ramener au pouvoir les conservateurs euro-sceptiques.
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