Maroc : Tanger Med poursuit sa croissance
[ 21/07/09 ]
En pleine montée en régime, le nouveau port du détroit de Gibraltar est peu impacté par la crise, même si des investissements ont été décalés. Dans le conteneur, il vise une croissance de 30 % cette année.
Tous les ports ne sont pas frappés de la même manière par la crise économique. Né de la volonté du roi Mohammed VI de désenclaver le nord du Maroc, Tanger Med poursuit ainsi son expansion. Deux ans après son démarrage, ce port du détroit de Gibraltar, créé ex nihilo à une trentaine de kilomètres à l'est de Tanger, a déjà dépassé Marseille pour le nombre de conteneurs manutentionnés. « Nous avons traité 1 million de conteneurs EVP l'an dernier et même si la crise ralentit notre croissance, nous anticipons une progression de 30 % en 2009 », explique aux « Echos » Saïd Elhadi, le président du directoire de TMSA, l'agence qui gère Tanger Med.
Se voulant plate-forme mondiale d'éclatement des marchandises, au carrefour des routes entre l'Europe, l'Asie, les Amériques et l'Afrique, Tanger Med est déjà desservi par 25 lignes régulières, et connecté à 70 ports de la planète.
Déterminé à poursuivre sur cette lancée, TMSA vient de confier à un groupement piloté par Bouygues la construction de Tanger Med 2, un complexe de deux nouveaux terminaux à conteneurs qui fera, à terme, passer la capacité totale à 8 millions de « boîtes ». Compte tenu de la crise, cet investissement de 825 millions d'euros, dont les travaux débuteront au 1 trimestre 2010, a cependant été décalé d'une quinzaine de mois par rapport aux prévisions initiales.
Diversification
Incluant également d'autres activités portuaires (terminaux pour les navires rouliers, le trafic passagers et vrac, les hydrocarbures), mais aussi terrestres avec la création d'une zone logistique, industrielle et tertiaire, Tanger Med, qui aura nécessité, entre 2003 et 2017, un investissement total de 3 milliards d'euros, dont la moitié payée par le privé, commence aussi à gagner d'autres paris que celui du conteneur. La zone logistique, qui a ouvert en novembre dernier, accueille ainsi déjà le logisticien français Geodis et le fabricant japonais de machines-outils Makita. Et, même si son partenaire Nissan s'est provisoirement retiré du projet, Renault a maintenu la création d'une usine assemblant 200.000, puis 400.000 véhicules par an. Elle entrera en production à la fin 2011.
CLAUDE BARJONET, Les Echos
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