Union pour la Méditerranée le président Nicolas Sarkozy 2009

Sarkozy mise sur l'Union pour la Méditerranée
S'il n'est plus à la tête de l'UE, Nicolas Sarkozy copréside avec Hosni Moubarak l'UPM, sur laquelle il peut s'appuyer pour apporter des solutions à la crise au Proche-Orient.

Vous avez aimé Nicolas Sarkozy en président de l'Union européenne ? Vous l'adorerez en président de l'Union pour la Méditerranée… À ceux qui se posaient la question de savoir quelles initiatives le président français sortirait de son chapeau après avoir transmis les clés de la présidence de l'UE aux Tchèques, voici une partie de la réponse. Nicolas Sarkozy assure la coprésidence de l'UPM depuis six mois, avec Hosni Moubarak, et la crise au Proche-Orient donne un poids nouveau à ce tandem franco-égyptien.
Après d'âpres négociations avec Bruxelles, Paris avait fait entériner, lors du lancement de cette nouvelle association entre l'Europe et les pays méditerranéens le principe d'une coprésidence tournante, d'une durée de deux ans, associant un membre de l'UE et un pays méditerranéen. La France, à l'initiative de la création de l'UPM, a tout naturellement été désignée coprésidente, et Moubarak a été choisi autant pour sa position médiane entre l'Afrique du Nord et le Proche-Orient, que pour sa stature de «sage du monde arabe», et traditionnel médiateur entre Israël et les pays limitrophes.
«Une dynamique de dialogue»
L'UPM avait été lancée en fanfare, le 13 juillet dernier à Paris, en présence de quarante-trois pays - les vingt-sept membres de l'UE et seize pays du pourtour méditerranéen, de la Turquie au Maroc. L'Élysée s'était félicité de la présence autour de la table du premier ministre israélien, Ehoud Olmert, et du président syrien, Bachar el-Assad, une première. Ce n'est donc pas complètement un hasard si Nicolas Sarkozy commence son tour du Proche-Orient par l'Égypte, où il retrouvera l'autre coprésident de l'UPM. «Il aurait de toute façon commencé par une escale au Caire, Moubarak détient beaucoup de clés dans le dialogue israélo-palestinien», justifie un diplomate, qui rappelle que l'UPM n'a pas vocation à gérer les crises du Proche-Orient, mais à développer des projets concrets entre l'Europe et la rive sud de la Méditerranée.
Certains diplomates ne veulent pas que les partenaires européens de Sarkozy lui fassent encore une fois le procès de vouloir s'approprier des responsabilités européennes tous azimuts. On sait déjà que la France va se retrouver, selon l'usage, à la tête de l'Eurogroupe dans les six prochains mois, puisque les Tchèques ne sont pas dans l'Euroland. «Il y a une dynamique de dialogue qui a été lancée par Sarkozy depuis six mois au Proche-Orient, et il serait absurde qu'il n'essaye pas de tirer parti des contacts qui ont été noués en Israël ou en Syrie», répond un conseiller du président, qui souligne que «Nicolas Sarkozy a eu le premier ministre Topolanek au téléphone jeudi, et il fait ce voyage en plein accord avec la présidence tchèque». Sur le papier, Sarkozy est censé partager la coprésidence de l'UPM avec la présidence tournante du conseil européen, et donc avec les Tchèques. Mais il est plus que probable que Prague laisse toute latitude au président français pour animer l'UPM avec Le Caire. «C'est à Nicolas Sarkozy de voir ce qu'il veut faire de cette coprésidence», résume-t-on à l'Élysée.
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