les compliments pleuvent sur Nicolas Sarkozy au terme de sa présidence européenne. Au Parlement de Strasbourg, non seulement la droite le félicite d'avoir permis à l'Europe, par son engagement, de jouer un rôle-clé sur la scène mondiale, mais la gauche elle-même s'associe aux éloges. Le président du groupe communiste, Francis Wurtz, va jusqu'à vanter les "méthodes Ces applaudissements sont mérités. Le président français a tenu ses promesses et mené à bien les "priorités" qu'il avait fixées aux Vingt-Sept. Le pacte sur l'immigration et l'asile a été approuvé, ainsi que le "bilan de santé" de la politique agricole commune. La défense européenne a progressé. Le plan de lutte contre le changement climatique a fait l'objet d'un accord. L'Union pour la Méditerranée, malgré une mauvaise préparation, a été mise sur les rails. La ratification du traité de Lisbonne a été relancée.
Enfin, face aux deux grandes crises internationales - la guerre en Géorgie en août, les menaces de krach financier et de récession économique à l'automne - M. Sarkozy a fait preuve d'un savoir-faire et d'une énergie qui lui valent aujourd'hui, non sans raison, un concert de louanges. En s'impliquant personnellement dans la recherche de solutions et en y associant aussi bien la Commission que le Parlement, il a, dans les deux cas, contribué à désamorcer, au moins provisoirement, les tensions. Son activisme persévérant a permis à l'Union européenne d'afficher sa solidarité et sa présence.
Ces réussites ne doivent pas faire oublier limites et zones d'ombre. La plus grave est sans doute la mésentente franco-allemande, dont M. Sarkozy n'est pas le seul responsable, mais qu'il n'a pas été capable d'empêcher. De même, le député Vert européen Daniel Cohn-Bendit n'a pas tort de dénoncer les inconséquences de la diplomatie "sarkozyenne" à l'égard de la Chine. Quant aux concessions multiples consenties pour parvenir à des accords, comme sur le paquet climat ou sur le traité de Lisbonne, on peut les déplorer. Mais ne sont-elles pas dans la nature même de la démarche européenne ?
Article paru dans l'édition du 18.12.08
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