Le Président Français pour la création d'un gouvernement économique européen
lepoint.fr (agence)
Nicolas Sarkozy a appelé, à la lumière de la crise financière, à la création d'un "gouvernement économique clairement identifié" dans la zone euro. © DOMINIQUE FAGET / AFP
Lors d'un discours prononcé mardi matin devant le Parlement de Strasbourg, Nicolas Sarkozy a appelé, à la lumière de la crise financière, à la création d'un "gouvernement économique clairement identifié" dans la zone euro, travaillant aux côtés de la Banque centrale européenne (BCE). La Banque centrale européenne, seule institution fédérale de la zone euro à l'heure actuelle, "doit être indépendante", mais l'institut monétaire de Francfort, qui gère l'euro, "doit pouvoir discuter avec un gouvernement économique", a expliqué le chef de l'État. Autre solution avancée par le président de la République pour enrayer la mauvaise spirale économique : la création en Europe de fonds souverains, qui, coordonnés, permettraient "d'apporter une réponse industrielle à la crise". Mis en oeuvre par certains gouvernements, les fonds souverains sont des fonds d'investissement spéciaux pour gérer les avoirs extérieurs des États. Leurs actifs sont estimés aujourd'hui à 5.000 milliards de dollars et sont très développés en Asie et dans les pays producteurs de pétrole notamment. "Je connais parfaitement les désaccords entre certains pays (sur le sujet), mais je ne peux pas imaginer qu'on m'explique qu'il fallait une réponse unie européenne à la crise financière et que face à la crise économique, il n'en fallait pas une. Notre devoir, c'est qu'en Europe, on puisse continuer à construire des bateaux, des avions, des automobiles. (...) L'Europe doit porter l'idée d'une refondation du capitalisme mondial. Ce qui s'est passé, c'est la trahison des valeurs du capitalisme, ce n'est pas une remise en cause de l'économie de marché", a affirmé Nicolas Sarkozy. "Le système monétaire doit être repensé" À propos de la série de sommets mondiaux prévus sur la refonte du système financier international et décrochés par Nicolas Sarkozy à George W. Bush le week-end dernier, une réunion des chefs d'État et de gouvernement de l'UE devrait avoir lieu prochainement pour les préparer. Aucun détail n'a en revanche filtré sur la date ou le lieu de ce sommet préparatoire. Les priorités de l'Europe lors de ces sommets mondiaux seront "d'abord qu'aucune banque qui travaille avec l'argent des États ne puisse travailler avec des paradis fiscaux". Il s'agira aussi de faire en sorte qu'"aucune institution financière ne (puisse) travailler sans être soumise à une régulation financière" et que "les traders voient leur système de rémunération calculé de façon à ne pas pousser à prise de risque inconsidérée". Nicolas Sarkozy a aussi plaidé de nouveau pour que "le système monétaire soit repensé", en lançant une pique aux États-Unis régulièrement accusés de vivre à crédit du reste du monde du fait de l'importance du dollar. "Peut-on continuer nous (en Europe, NDLR) à porter les déficits de la première puissance mondiale sans avoir un mot à dire ? La réponse du président de l'Union européenne est : Clairement, non ."
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