Algérie: François Fillon signe un accord nucléaire civil et une convention militaire
Il y a 9 heures
ALGER (AFP) — Le Premier ministre français François Fillon a signé samedi à Alger deux accords en matière militaire et de nucléaire civil, au début d'une visite de deux jours pendant laquelle il tentera aussi de convaincre l'Algérie de l'intérêt du projet d'Union pour la Méditerranée (UPM).
"En signant ces deux textes, nos deux pays ont scellé un vrai brevet de confiance à long terme", s'est ensuite réjoui M. Fillon dans un discours devant des étudiants algériens.
Les documents, complétés par une convention sur la banque et les assurances visant à améliorer le climat des affaires, ont été cosignés par les ministres concernés des deux pays en présence du chef du gouvernement algérien Abdelaziz Belkhadem.
A l'occasion d'une visite d'Etat du président Nicolas Sarkozy en décembre 2007, l'Algérie était devenue le premier pays arabe à conclure un plan de coopération avec la France sur le nucléaire civil.
Cette démarche, ensuite imitée par les Emirats, la Libye, la Tunisie et la Jordanie, a débouché samedi sur un accord-cadre prévoyant de la formation, de la recherche en commun et ouvrant la possibilité de construire, à terme, des centrales nucléaires en Algérie.
L'accord militaire, également signé samedi, et qualifié d'"historique" par M. Fillon, est le fruit de cinq ans de négociations. Il ouvre la voie à de futures "coopérations industrielles dans le domaine de l'armement", a souligné le Premier ministre français.
De source proche du dossier, l'Algérie marquerait ainsi son intérêt pour des hélicoptères militaires ainsi que pour des frégates.
Au-delà de ces accords, sur l'importance desquels on insiste beaucoup côté français, la visite de M. Fillon s'inscrit dans la droite ligne des tentatives de relance de la relation franco-algérienne effectuées par M. Sarkozy depuis son accession à l'Elysée.
Et pour Paris, l'adhésion de l'Algérie à l'UPM est un enjeu majeur de ce réchauffement. Mais le président Abdelaziz Bouteflika hésite encore à assister, le 13 juillet à Paris, au lancement de ce projet cher à Nicolas Sarkozy.
François Fillon doit aborder le sujet dimanche en tête-à-tête avec le président algérien, dont bien peu attendent qu'il livre sa décision au cours du week-end.
Le Premier ministre français s'est dit samedi après-midi confiant que l'Algérie, "pays-clé, (...) s'associera pleinement" à l'UPM.
"C'est son intérêt, et c'est aussi celui de tous les pays riverains, en matière de protection civile, de lutte contre la pollution maritime, de développement de l'énergie solaire, de soutien aux PME (et) de construction de la paix et de la prospérité", a-t-il plaidé.
Samedi matin, lors d'une séance de travail, M. Belkhadem a insisté pour sa part sur la relation bilatérale. Il a interpellé son homologue sur "la nécessité d'une plus grande fluidité dans la circulation des personnes entre les deux pays", avant d'appeler les entreprises françaises à continuer d'augmenter leurs investissements en Algérie.
Alors qu'un ingénieur français a perdu la vie dans un attentat début juin, la sécurité demeure un obstacle au développement des affaires.
M. Fillon se veut encourageant dans un entretien samedi à deux quotidiens algériens, El Watan et El Khabar.
"Nous prenons toutes les précautions, mais les entreprises, les ressortissants (français), peuvent et doivent rester en Algérie et y vivre, aux côtés du peuple algérien. Il n'est pas question de rapatriement", a-t-il déclaré.
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