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Tuesday, August 17, 2010

L'''ottomania" bat son plein en Turquie



ISTANBUL (AP) — L'''ottomania" bat son plein en Turquie. Après des décennies pendant lesquelles la Turquie moderne a tourné le dos à cette période de son histoire, l'Empire ottoman est en vogue, avec une exposition de poésie à l'aéroport d'Istanbul, un spectacle près du palais de Topkapi ou la mode de la cuisine "ottomane".

Ce revirement est plutôt inattendu en Turquie: pendant de longues décennies, les Turcs ont observé avec méfiance tout ce qui relevait de l'héritage ottoman. S'il était bien vu de conserver une certaine nostalgie de la conquête de Constantinople en 1453, les excès des sultans n'étaient en aucun cas considérés comme un modèle pour la Turquie moderne."C'est un sujet de réelle contestation: que représente l'Empire ottoman pour la Turquie", explique Donald Quataert, auteur de "L'Empire ottoman, 1700-1922". "Ils en discutent depuis 100 ans".

A l'apogée de leur puissance, les souverains ottomans dirigeaient un vaste empire, s'étendant sur trois continents, leurs soldats arrivant, en Europe, jusqu'aux portes de Vienne.

Leur déclin sera accentué par la montée des puissances européennes et l'empire disparaîtra dans les guerres et le chaos au début du XXe siècle. C'est dans ces dernières années que surviendra le génocide arménien, un terme aujourd'hui encore contesté par la Turquie.

La République de Turquie sera finalement fondée en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk, alors que les puissances coloniales s'emparaient d'anciens territoires ottomans.

Atatürk a aboli le califat et ses traditions vestimentaires et linguistiques, perçus comme des symboles de stagnation. La laïcité était désormais le credo de la Turquie moderne et l'Occident le modèle à suivre.

Aujourd'hui, le portrait d'Atatürk est omniprésent dans toutes les administrations, les commerces et de nombreuses demeures privées. Des routes et des stades portent son nom. Dans la capitale Ankara, un mausolée abrite ses restes et la plupart des dignitaires étrangers en visite viennent lui rendre hommage. C'est un crime d'insulter sa mémoire.

Mais le nationalisme exacerbé d'Atatürk laissait peu de place pour les droits des minorités, perçues comme une menace pour l'unité de l'Etat.

Aujourd'hui, la Turquie est une puissance régionale dont les diplomates et hommes d'affaires échangent avec l'Irak, l'Iran, la Syrie, autrefois terres ottomanes.

Et l'ancienne question de l'identité turque se pose à nouveau, opposant les vieilles élites partisanes de la laïcité, fortement représentées dans le système judiciaire et l'armée, pilier de la république telle que l'avait conçue Atatürk, à cette classe instruite de musulmans pratiquants, qui contrôlent le gouvernement depuis 2002.

Les nostalgiques de l'Empire ottoman observent que les sultans étaient généralement tolérants à l'égard des chrétiens et d'autres minorités, attitude qui pourrait avoir prolongé la survie de l'Empire.

Dimanche, pour la première fois depuis la chute dudit empire, les chrétiens orthodoxes, menés par leur chef, le patriarche oecuménique Bartholomée Ier, ont participé à une messe dans l'ancien monastère de Sumela, construit sur le flanc d'une falaise près de la mer Noire. L'édifice a été abandonné en 1923.

Les nationalistes turcs s'opposent à ce que Bartholomée utilise le terme "oecuménique" pour décrire son patriarcat, craignant l'instauration d'un "Vatican orthodoxe" sur le territoire turc.

Mais le Premier ministre, l'islamiste modéré Recep Tayyip Erdogan, a fait référence au règne ottoman lors d'une question à ce sujet en mai lors d'une visite en Grèce. "Si le terme n'ennuyait pas mes ancêtres, alors cela ne m'ennuie pas", a-t-il répondu.

M. Erdogan, farouche détracteur de l'Etat d'Israël, cite l'Empire ottoman comme preuve que les Turcs ne sont pas antisémites. De nombreux Juifs de Turquie sont originaires d'Espagne, d'où leurs ancêtres ont fui les persécutions au XVe siècle avant d'être accueillis par les Ottomans.

"L'histoire républicaine décrit l'époque ottomane de manière très négative", observe Suat Kiniklioglu, membre de la commission parlementaire des Affaires étrangères. "Nous corrigeons à présent le déséquilibre de nos perceptions historiques".
L'Empire ottoman à la mode en Turquie
Le gouvernement Erdogan rejette cependant le vocable de "néo-ottoman" qu'utilisent certains commentateurs pour décrire ses relations avec les anciennes colonies de l'empire, affirmant n'avoir aucune vocation hégémonique dans la région.

Les rebelles kurdes eux-mêmes s'appuient sur le passé impérial de la Turquie pour défendre leur droit à l'autonomie. Dans un communiqué récent, un de leurs dirigeants, Murat Karayilan, soulignait que les Kurdes avaient toujours bénéficié d'une autonomie du temps des sultans ottomans.

Mais, à l'heure du retour en grâce des Ottomans, la route est encore longue avant d'atteindre une pleine compréhension de la période de l'empire, estime l'historien Ilber Ortayli, qui dirige le musée du palais de Topkapi: cette histoire, "nous l'avons mal apprise. Nos connaissances sont pleines d'erreurs et de trous noirs", juge-t-il. AP

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